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Commentaire de jean-jacques rousseau

sur Règle d'Or ou Démocratie : le naufrage annoncé du social-libéralisme


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jean-jacques rousseau 13 septembre 2012 14:23

Recherche de bouc émissaire ? Ce procès d’intention ne me semble pas justifié.
Mon but est de participer à une réflexion citoyenne et exprimer mon point de vue à partir des éléments d’information dont je dispose.
Doit-on imputer la situation économique et budgétaire actuelle de la France sur le compte d’une vague culpabilité collective ? Noyer l’exigence d’analyse et d’enquête sérieuse sur la chaîne des causes et responsabilités ? Cette solution me parait simpliste et bien trop confortable pour être valable, pour ne pas dire à la limite de la malhonnêteté intellectuelle.
Au contraire mon analyse prétend se joindre à l’effort nécessaire pour démeller les fils d’un probleme que l’on présente trop souvent à demi-mot et de façon tronquée, trop souvent dans le format journalistique du News business, du politiquement correct de type Reuters.
D’ailleurs je n’ai pas la prétention de détenir une vérité fondamentale mais de présenter des pistes et des hypothèses que nous pouvons discuter et approfondir.
A vrai dire je n’ai pas été chercher bien loin mes arguments, ils sont tous basés sur des informations, des faits de notoriété publique.
Par exemple pointer l’influence Allemande dans la fixation des critères de convergence n’est pas inutile puisqu’elle a toujours pesée pour maintenir un haut niveau de parité de notre monnaie :
"[...] le Franc balayé avec les premières feuilles : il faut dévaluer (dans la govlangue on dit « réajuster »), non sans avoir âprement négocié, négocié et plaidé, comme de juste, comme chaque fois, avec l’Allemagne - l’Allemagne au mark toujours trop fort, à l’inflation trop faible, à l’industrie trop fiable [...]«  « Pourquoi le déficit à 3 % du PIB est une invention 100 % française ? »
C’est pourquoi elle a insisté pour faire entrer ses voisins ; la France, l’Italie, etc. dans une union monétaire avec elle qui lui permettrait de sous-évaluer sa devise et booster ses exportations sans avoir a payer le prix du renchérissement de sa devise et de ses coûts de productions qui annuleraient ses gains commerciaux. C’est une évidence.
 »Les devises les plus recherchées sont celles des pays qui ont su orienter leur appareil productif vers l’exportation, en particulier l’Allemagne de l’Ouest et le Japon, ce qui confère à ces pays une santé économique florissante grâce à une balance commerciale excédentaire. Logiquement, la hausse de leurs devises leur font perdre de la compétitivité économique et leurs exportations sont rendues plus difficiles, menaçant des pans entiers de leurs économies, dont dépendent 20 à 30 % de leurs salariés. Cette pression les oblige à réaliser encore plus d’efforts de productivité et à faire monter en gamme leurs produits vers encore plus de qualité, pour séduire les acheteurs les plus fortunés et les plus exigeants. Mais cette politique a des limites. Par exemple, pour l’Allemagne de l’Ouest, les principaux pays clients risquent de devenir inaccessibles car leurs monnaies montent moins vite par rapport au dollar, et donc baissent relativement par rapport au Deutsche Mark. [...] Le message aux spéculateurs est désormais clair : ceux qui voudraient faire monter le Deutsche Mark devront aussi faire monter les autres monnaies qui lui sont rattachées dans le cadre du Serpent monétaire européen.« Serpent monétaire européen
Pourquoi croyez vous donc que l’establishment allemand est monté sur ses grands chevaux en janvier 2007 lorsque Fillon et d’autres ont commencé à aborder le question de l’Euro fort ?
 »Angela Merkel : Franchement, ce débat mené en France m’inquiète assez. L’existence de l’euro est liée à une décision commune que nous avons prise : avoir une Banque centrale indépendante. Il faut faire attention à ce que nos difficultés - l’adaptation à la mondialisation, les réformes à faire, les problèmes sociaux à résoudre - ne soient pas mises de manière injuste sur le dos de l’euro. C’est une monnaie très dure, car elle laisse apparaître de manière très tranchée là où un pays est compétitif et là où il peut avoir des problèmes. C’est pour cela qu’il pourrait être tentant de faire des changements provisoires pour évacuer temporairement des difficultés. L’abandon du franc et du mark a été un pas considérable. Si nous voulons conserver la confiance dans l’euro, nous devons le laisser en dehors du débat politique, laisser à la Banque centrale son indépendance : c’est la position allemande très ferme.« 
Angela Merckel dans Le Monde Euro : Merkel »inquiète" des critiques françaises 15 janvier 2007
Il faut quelque fois lire ces éléments disparates et les mettre en relation pour pouvoir dessiner un tableau complet. Ce que l’on s’aperçoit alors c’est que l’Allemagne a toujours bien su faire prévaloir ses intérêts, alors que la France a trop souvent eu des dirigeants démissionnaires, trop peu attachés à défendre les intérêts économiques du modèle français. C’est un constat.

Pour ce qui est des thèses ultra-libérales c’est la même chose. A titre de réflexion, je vous pose une seule question : croyez vous que si nous nous étions opposé en 1990 à la levée du contrôle des changes ou sur l’ouverture des barrières douanières sans réciprocité commerciale : toutes deux injonctions du modèle ultra-libéral nous aurions aujourd’hui 50 Mds d’euro d’évasion fiscale et notre abyssal déficit commercial ?


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