Oui, enfin bon, le Rainbow Warrior, on en a souvent fait un exemple de l’impéritie des Etats en matière de complots, mais c’est une analyse inexacte. La manoeuvre n’était pas si mal exécutée. Le délai de préparation avait certes été un peu bref, mais l’affaire avant quand même été rondement menée. Si certains agents n’avaient pas à un moment bêtement joué de malchance, en accostant sur une zone où des vigiles menaient des rondes à cause d’un cambriolage quelques jours auparavant, ils n’auraient jamais pu être repérés à temps. Et encore, s’en est-il fallu de très peu qu’ils s’enfuient.
Si cela avait été le cas, on en serait toujours réduit à faire des suppositions, les défenseurs « patriotes » du gouvernement français hurlant à la « théorie du complot » à tout va.
Et encore la vérité n’a-t’elle pu affleurer que parce que la gouvernement néo-zélandais n’a pas voulu lâcher l’affaire en public, en raison de son oposition farouche à la présence militaire nucléaire française dans le Pacifique. Dans beaucoup de cas, ça se termine par un arrangement en coulisses entre gouvernements, et plus personne n’en entend parler. La révélation de la vérité a dépendu de toute une série de circonstances.