@ docdory
Pour la première fois, je
crois bien, je suis en complet désaccord avec vous, et je crois que c’est Yves
Dornet qui a ici raison.
Il me semble que
Maxime Rodinson ou Albert Memmi, fondateur du concept de « judéité »,
ou encore Pierre Vidal-Naquet (pour ne prendre que trois exemples
d’intellectuels très critiques envers la religion, et tout particulièrement la
religion juive) n’ont pas rejeté leur appartenance à la communauté juive,
justement parce qu’ils savaient que ça ne dépendait pas d’eux.
C’est ce qui fait que
le « racisme » envers les juifs est plus difficile à combattre que le
racisme véritable. Il est encore plus irrationnel, et la judéophobie n’est pas seulement une culture de
la haine des juifs croyants. Elle
englobe la haine pour tous ceux chez lesquels les judéophobes croient trouver
des attributs de la judéité.
Elle n’est en tous
cas, contrairement à la monstrueuse assertion des partisans de l’islamisation
de la France (qui ont réussi à en faire une « vérité » reçue) pas du
tout comparable à l’islamophobie.
Les équivalences les
plus proches sont, d’une part judéophobie et musulmanophobie (haine de personnes humaines, et par extension de
communautés humaines adeptes d’une religion) d’autre part judaïsmophobie et
islamophobie (crainte ou/et
détestation d’une religion, la haine n’ayant dans ce cas aucun sens).
Ces deux derniers
choix, comme d’ailleurs la christianismophobie (et non pas la christianophobie, haine des chrétiens aussi inacceptable que celle des
juifs et des musulmans) n’ont absolument rien de répréhensible et, dans un état
de droit, doivent pouvoir être exprimés très librement.
Dans la violence
religieuse qui s’aggrave d’année en année, il n’y a pas que le déguisement des
nouveaux antisémites (ou plus justement judéophobes ou antijuifs) en
« antisionistes » qui est à déplorer, il y a aussi la confusion entretenue
consciemment ou non sur tous ces
termes.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lettre-ouverte-a-l-ambassadeur-des-82314