Bonjour Jean-Marie,
J’adhère globalement à ta vision géopolitique de la problématique énergétique, avec cependant un regret lourd de sens, dans la mesure où, comme le montre très bien J.M Jancovici, l’accès à l’énergie conditionne rien moins que la prospérité économique. Je regrette en effet de n’avoir pas trouvé dans ton développement la moindre évocation de la 4ème génération de réacteurs plus communément appelés surgénérateurs. Car ne nous y trompons pas, chers lecteurs, c’est bien cette 4ème génération qui nous sauvera, ça ne fait pour moi pas l’ombre d’un doute et j’aimerais que vous en soyez tous persuadés... ce qui arrivera tôt ou tard, mais croisons les doigts pour que ça ne soit pas trop tard.
Pourquoi ? Parce que les missionnaires qui abreuvent aujourd’hui la sphère médiatique de psaumes environnementalistes faisant l’éloge de la sobriété ne visent qu’à brouiller cette vérité physique élémentaire : l’énergie la plus susceptible de contribuer au confort socio économique le plus optimisé est et sera toujours l’énergie la plus concentrée possible. Tous ceux qui, aujourd’hui, cherchent laborieusement à convaincre du contraire racontent des foutaises, car il est enfantin de démontrer que, plus l’énergie à recueillir est diffuse, plus elle est revient cher. L’exploitation millénaire de l’adduction d’eau en est la meilleure illustration qui dispense de développer davantage le raisonnement... et je n’aurai pas la cruauté d’appuyer sur le coût exorbitant de l’éolien et du photovoltaïque qui, soyez en persuadés, ne baissera jamais qu’à la marge.
À l’inverse, outre le faible prix de revient de l’exploitation d’une énergie concentrée, son emprise environnementale est généralement moindre, de même que son plus faible encombrement limite davantage les diverses nuisances au bien vivre des populations, ne serait-ce que parce qu’elle n’en impacte qu’une partie relativement moins nombreuse.
C’est la raison pour laquelle je m’inscrit vigoureusement en faux contre la déclaration malthusienne suivante de F-M Lambert d’EELV dans le 20 minutes d’avant-hier : « La conférence environnementale doit envoyer le signal que l’énergie va être chère, qu’il faut s’y adapter et se demander comment on peut avoir des services et une industrie équivalents en consommant moins d’énergie ». Non ! Non ! Mille fois non ! L’énergie doit, au contraire, être abondante et bon marché ! Car le sous-développement résultant infailliblement d’une disette énergétique tuera plus et plus sûrement que tous les périls hollywoodiens mis en scène par la mystique environnementaliste. Depuis la nuit des temps la civilisation humaine progresse en prenant des risques plus ou moins calculés. Aujourd’hui, si elle sait envoyer des robots ultra sophistiqués sur Mars, elle finira bien par trouver le moyen de maîtriser les gisements à sa portée de l’abondance énergétique nécessaire à sa survie.
Or, aujourd’hui quel gisement d’énergie hyper concentrée est-il le plus aisément à portée des Français, sinon la surgénération nucléaire ? Contrairement à ce qu’affirme le grotesque mage Cabanel notre stock de plutonium représente une véritable bénédiction pour le pays et notre gigantesque stock d’uranium appauvri (en U235) nous garantit une confortable autonomie électro nucléaire de plusieurs millénaires... nous donnant largement le temps de voir venir la fusion !
Il n’y a donc pas une minute à perdre, que ne perdent surtout pas Russes, Indiens et Chinois qui exploitent et développent sans complexe une technologie faisant naguère la fierté de la techno science française : il nous faut mettre le paquet sur ASTRID et tout miser sur le nucléaire de 4ème génération. Ce nucléaire sur lequel, avec SUPERPHÉNIX, la France avait 30 d’avance sur le reste du monde et que, déjà en 1997, l’inique attelage Socialiste-Vert assassinat sans état d’âme. Les socialistes ont une vision singulière de l’intérêt national qui ne passe décidément pas par le nucléaire. Mais, « vision » est-il le terme approprié quand ce que clientélisme et incompétence sont prêts à sacrifier nous fait frissonner à ce point ?
J’en terminerai avec cette déclaration de Nicolas Hulot, dans le numéro de 20 Minutes déjà cité : « il faudrait commencer par travailler sur l’efficacité énergétique, avant d’aborder sereinement le débat sur la place du nucléaire ». À la bonne heure ! Notre démiurge commencerait-il à sentir le socle économique de la France se dérober sous ses pieds... et l’inconséquence de ses innombrables émules précipiter l’effondrement ? La grosse ficelle consistant à se réfugier derrière un banal précepte économique pourrait le laisser croire. Car il ne s’agit là que d’un prétexte économique déjà vrai en 1910 et qui demeurera vrai en 2080 : quel citoyen n’a pas toujours préféré une voiture qui consomme moins ou un réfrigérateur électrique plutôt qu’un réfrigérateur à gaz ou à pétrole ?
Cordialement,
André Pellen