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Commentaire de tingo

sur Belgique, l'apartheid version flamande


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tingo 18 septembre 2012 19:13

Hélas, tant que les humains seront humains, et tant qu’il y aura des cons et des crapules, il en naîtra de plus cons et de plus crapuleux. L’histoire, enfin celle dont le souvenir s’étend un peu plus loin que la biture du weekend dernier, est faite de rapports dialectiques, c’est bien simple. Ce qui est curieux, c’est que pas mal de gens sur ce site comprendraient le mécanisme si on leur parlait de la Palestine et d’Israël, mais quand il s’agit de la Belgique...

Pendant des décennies et des décennies, les Flamands ont été traités comme des moins que rien. Et j’en sais quelque chose. Né picard et devenu wallon pour des raisons de famille, j’ai vécu en Wallonie profonde pendant une quinzaine d’années avant de me barrer définitivement de ce pays étriqué. Mais je me souviens encore comment on définissait la frontière linguistique : « Du coq (wallon, pour les non-Belges) à l’âne ». Et ça, c’était une blague parmi les plus raffinées.

Il était plus facile d’avoir des rapports avec des gens en France, en Hollande, en Angleterre ou même en Allemagne qu’avec, disons, des gens d’Anvers ou de Gand. La Flandre n’existait que dans les journaux et dans les blagues de bistro, et ce n’était jamais pour en dire du bien. D’ailleurs l’enseignement du flamand (pardon, du néerlandais, comme ça s’appelait dans les programmes) dans les écoles était considéré comme superflu, sinon comme de la couillonnade, et ce par les enseignants eux-mêmes. Et puis, cela allait de soi, tout le monde en Flandre savait le français, n’est-ce-pas ?

Peut-être que ça s’est amélioré depuis lors, mais ça m’étonnerait.

Mariages ou couples mixtes entre Wallons et Flamands ? Oui, mais ça se limitait à quelques petits bleds « de frontière ». « Ah oui, Josine (Chantal, Marie-Claire...), celle qui s’est mise avec un Flamand (un Italien, un Marocain...) »

Mon propre grand-oncle, ostendais mais d’origine bruxelloise (francophone, bonne famille oblige) s’était toujours refusé à apprendre à parler le flamand, et est de ce fait mort dans sa maison d’Ostende dans un quasi-dénuement, parce qu’il ne comprenait rien aux lettres de l’administration qui lui débarquaient dans la boîte à lettres.

J’en passe, et des pas pire. Alors, ça vous étonne vraiment, relisez ma première phrase, si maintenant certains Flamands, apartheidisés comme ils l’ont été pendant des générations, ressentent le besoin de prendre leur revanche ?


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