« Kaisersam, il est tout-à-fait
inutile de perdre son temps avec des esprits-nains esclaves d’une
idéologie formatée qui ne veulent tout simplement pas voir.
Et qui ne savent d’ailleurs pas lire non plus »
« Roungalashinga, c’est tout à
votre honneur de prendre la peine de répondre aux délires des
esprits-nains mais vous perdez votre temps avec eux,
endoctrinés qu’ils sont par l’idéologie dominante et ses
raccourcis qui sont une négation de toute pensée, de toute
émergence de vérité, de toute profondeur. »
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C’est vraiment très beau, cette
exaltation de général céleste, casqué de bronze et survolant le champ de bataille, commandant impérieusement à l’un ou à
l’autre, avec « une indicible et mâle volupté », comme
dirait Baudelaire. Très au-dessus en tout cas des pitoyables nains
de jardin, et installé dans cette altitude qui était aussi, pour les
latins (« altitudo »), la profondeur. On sent qu’il y a
derrière tout ça de la culture : l’Ubermensch du
valétudinaire de Sils-Maria, probablement, et toute la séquelle de
sa glorieuse postérité . Cela me rappelle aussi une des plus belles
fables de La Fontaine : « Le chêne et le roseau ».
Je pense que le surhomme ne doit pas hésiter à
s’assumer dans tout l’éclat de son évidente supériorité ;
certains parleront d’emphase ou de fatuité mais ce sont des envieux.
Nous reste, à nous autres rejetés au seuil de la porte étroite, la
tristesse des démunis, des impuissants et des aveugles. Je pense
encore à ce beau vers de Guillaume Apollinaire : « Le
nain regarde d’un air triste // Grandir l’arlequin trismegiste ». C’est ainsi : beaucoup sont appelés, dit l’Evangile, mais peu sont élus. Je sens que les temps vont être durs pour les nains de jardin. Mais il faut dire aussi qu’ils l’auront bien mérité, ces salauds.