Il y a un lien entre la création de symboles, le rituel, le sacré, et les propriétés de la conscience humaine dans l’expérience ordinaire de la vie. De la première impulsion d’édifier une tombe pour un mort, et la décorer, jusqu’au renforcement de la dualité profane/sacré disons au néolithique, où n’est Être que ce qui est « sacré » ; les points cardinaux, le calendrier, la chronométrie, etc...
Sur ce point, tout ce que je dis c’est que le rituel, trivial ou non, a une fonction qui est généalogiquement de l’ordre du sacré : confirmer l’Être, organiser un cosmos autrement chaotique.
Je parle du sacré comme propriété structurelle de la psyché. Je pense qu’il ne faut pas la sous-estimer.
Après c’est une question de langage, le rituel renvoie au sacré de toute façon, mais certains aspects de la vie ordinaire ne peuvent être appelés « rituels » que par extension abusive, c’est là que la nuance se trouve. Le mot « sacré » est aussi singulièrement chargé.
Mon avis c’est que, comme dans la névrose, où un complexe peut être inconscient mais actif et visible en symptômes, le sacré détermine nos vies plus qu’on le pourrait le croire. D’ailleurs Il n’y a pas de différences radicales entre une dépression et une crise spirituelle. On peut démontrer qu’une théorie scientifique de l’univers a des points communs avec une cosmogonie « religieuse », d’un point de vue épistémologique et symbolique.