Peut-être
faudrait-il aussi voir un peu au-delà de la polémique.
Ce que Pétain et Vichy incarnent avant tout c’est une remise en cause
de la république, car
en deçà du contexte, et au-delà du procès, il y a un archétype, une tendance vigoureuse, de
la vie politique française et c’est l’anti-républicanisme(évitons
les mots qui fâ(s)chent...) et Pétain,avant tout, en fut une
manifestation. Donc j’oserais proposer que l’on regarde Zemmour non
pas comme un juif qui essaie de réhabiliter un fasciste anti-sémite,
mais, un idéologue qui croit, en fait, que la république n’est pas une bonne
chose pour la France, et qui brandit le maréchal Pétain comme un
point de référence, celui qui, justement, c’est le mieux illustré dans ce
registre au 20ème siècle en France. Donc l’actualisation de ce personnage
ne devrait pas être l’occasion d’expurger son ressentiment, de
stigmatiser les morts et les vivants, de refaire les comptes, au
lieu de cela, ce devrait être l’occasion de discuter un peu plus
sur la nature, l’efficience, et, par là même, la légitimité du
pouvoir politique, choses relativement floues en ce moment.
Et, en
passant, on sait qu’il y a quelques temps, en mai 2013, des analystes
du groupe Europe Economic Research de JP Morgan auraient bien vu plus de réformes/régimes, autoritaires, pour ne pas dire
dictatorials, au sein des pays de UE, pour, entre autre, rendre plus facile des
mesures d’austérités.
Je
précise que personnellement je n’aime pas(euphémisme)ce que Pétain
représente, et je ne suis pas de droite, (ni « gauchiste »,
ni PC, ni PS, mais de gauche et plutôt républicain), au demeurant je dis que l’anti-républicanisme
a été trop prévalent en France depuis la révolution pour le
considérer comme une aberration. Et encore une fois arrêtons de
simplifier et essayons de débattre très très sérieusement au
sujet du pouvoir politique en particulier, et de nos institutions en
maréchal...je veux dire en général. :)
Vous abordez là un des aspects de la science du vivant les plus épineux, et vous avez raison, il faut parler de ce sujet. Cela dit vous le faite ici à coup de généralisations, d’amalgames et de raccourcis, il serait bon de réfuter point par point ce que vous dites. Je me contenterai de dire ceci : pour débattre sainement de ce sujet il serait déjà bon de rappeler que le terme « eugenism » a été forgé par Francis Galton dans un contexte où ce mêlent, d’une part, des interprétations idéologiques de Darwin par des professionnels(naturalistes, médecins, philosophes, sociologues, etc,) mâles, blancs, « upper-class », d’autre part, une mode de la notion de dégénérescence, particulièrement illustrée, par le « traité des dégénérescences physiques, intellectuelles, et morales de l’espèce humaines » de Bénédict Augustin Morel (thèse par ailleurs imprégnée de religion). Galton, comme beaucoup de ces membres « upper-class » de la société de l’époque(Spencer au États-Unis par exemple), méprisait profondément les classes inférieures ; la notion d’eugénisme représentait pour lui un outil de purification de la race humaine, appliqué aux couches sociales « inférieures » du 19ème, c’est à dire, des dégénérés. Donc je pense que l’on peut dire qu’il ne peut y avoir de « Bon eugénisme », autant dire qu’il y a un « bon génocide », je sais que certaines brutes diraient oui volontiers... Je ne vais pas entrer dans une assommante démonstration pour prouver que je ne joue pas sur les mots. Le langage, le « discours », en éthique, en politique, en biopolitique (et il ne peut y avoir d’éthique qui ne soient subordonnée à la politique), est le vecteur crucial, et c’est peut-être un euphémisme, dans l’exercice du pouvoir, du progrès technologique et du Contrôle. En outre vous illustrez par cette article un discours typiquement réductionniste de la condition humaine. Donc, Si : il y a lieu d’avoir peur de l’eugénisme et de l’imaginaire qu’il véhicule, cependant, il est vrai que nous ne pouvons rejeter par principe les thérapies qui s’inscrivent dans les recherches sur les gènes, et négliger les possibilités actuelles et futures de cette discipline.
Il y a un lien entre la création de symboles, le rituel, le sacré, et les propriétés de la conscience humaine dans l’expérience ordinaire de la vie. De la première impulsion d’édifier une tombe pour un mort, et la décorer, jusqu’au renforcement de la dualité profane/sacré disons au néolithique, où n’est Être que ce qui est « sacré » ; les points cardinaux, le calendrier, la chronométrie, etc...
Sur ce point, tout ce que je dis c’est que le rituel, trivial ou non, a une fonction qui est généalogiquement de l’ordre du sacré : confirmer l’Être, organiser un cosmos autrement chaotique.
Je parle du sacré comme propriété structurelle de la psyché. Je pense qu’il ne faut pas la sous-estimer.
Après c’est une question de langage, le rituel renvoie au sacré de toute façon, mais certains aspects de la vie ordinaire ne peuvent être appelés « rituels » que par extension abusive, c’est là que la nuance se trouve. Le mot « sacré » est aussi singulièrement chargé.
Mon avis c’est que, comme dans la névrose, où un complexe peut être inconscient mais actif et visible en symptômes, le sacré détermine nos vies plus qu’on le pourrait le croire. D’ailleurs Il n’y a pas de différences radicales entre une dépression et une crise spirituelle. On peut démontrer qu’une théorie scientifique de l’univers a des points communs avec une cosmogonie « religieuse », d’un point de vue épistémologique et symbolique.
Comme vous je cultive de l’ironie envers les clowns ésotériques, et je ressens de l’anxiété devant les intégrismes, et les fondamentalismes rampants.
Néanmoins, je trouve que c’est une erreur d’ inclure dans votre critique le sacré sans distinctions.
Premièrement, Il ne faut pas sous-estimer le sacré sécularisé, dissimulé dans tout les recoins de notre quotidien, dans dans nos gestes, nos rituels, et pour abréger, la tendance à créer du symbole.
Nous avons la manie de rechercher du sens, de construire du sens même. C’est une manière de se relier au « réel », de l’organiser afin qu’il soit habitable en fonction de notre façon d’être au monde, en tant qu’humains.
En ce sens la science est une forme de sacré qui tente de donner, peut-être pas une finalité, mais des explications aux phénomènes, du sens au réel, théoriquement et pratiquement. D’ailleurs sa cosmogonie nous dit qu’il y a plus de 13 milliard d’années, l’univers est sorti d’on ne sait ou, comment, et pourquoi. Que la vie est une sorte d’accident extrêmement rare apparue sur une petite planète insignifiante dans l’immensité incommensurable du cosmos.
Et en plus il nous faut mourir un jour, et peut-être ne me reste-t-il qu’un jour à vivre au moment ou j’écris ces lignes...
Il faut admettre que c’est angoissant...
D’ailleurs beaucoup de scientifiques ont été, ou sont croyants en quelque chose de « transcendant ».
Et en passant, religion et science ont toujours entretenu des relations extra-conjugales. David F.Noble dit des choses intéressantes à ce sujet, en particulier dans :« The religion of technology, The Divinity of Man and the Spirit of Invention. »
deuxièmement, on voit bien que le monde séculier moderne, baignant dans ses marées politico-scientifico-économiques, non seulement c’est révélé incapable de répondre correctement à ce besoin de sens dans un contexte de plus en plus chaotique, mais contribue, dans un causalité circulaire démente, à aggraver les choses. Le chaos , le néant, le désordre, la mort, ce sont les premières choses que le sacré essaie de conjurer. Donc des personnes ordinaires se tournent vers la religion, ou se crispent sur leur religion, pour trouver un dérivatif, une planche de salut, des pensées eschatologiques et sotériologiques ; et des personnes assoiffées de pouvoir instrumentalisent les cultes. D’autres personnes se tournent vers l’ésotérisme de pacotille, comme vous le dites très bien, ou...l’argent, bien absolu, sacrement absolu.
Je suis assez triste de constater, en général, les lieux communs, ou la pauvreté des arguments contre la pub. Je suis moi même partisan de la disparition de la pub en même temps que le modèle industriel qui l’a engendrée. Cela dit, je pense que ce n’est pas l’endroit pour sortir les faits et chiffres accablants liés à la pub. le sujet m’intéresse beaucoup, j’ai lu bon nombre d’ouvrages sur le sujet, j’ai même parcouru le « publicitor ». Cela m’a inspirer un minimum de respect envers la pub et tant que phénomène social, et cela m’incite à ne pas penser à l’emporte pièce, si ce livre me tombe entre les mains je le lirai, et je remercie l’auteure de l’article d’avoir attiré l’attention dessus. Néanmoins je pense toujours que la pub est une nuisance à plusieurs niveaux, et je souhaite qu’elle soit complètement marginalisée. La publicité n’a pas été inventé pour des raisons « métaphysiques » mais pratiques. C’est fascinant de constater que sa puissance actuelle a, en fait, des fondements, même pas métaphysiques, mais irrationnels. Si un nouveau modèle de société voit le jour, la publicité a tout à fait sa place, elle jouerait un petit rôle, pour « rendre publique » l’existence de choses significatives qui ont peu de visibilité sur les réseaux.