Côté chrétien, le fondement de l’iconodulie se trouve dans l’Évangile de Jean dans deux versets pris « hors contexte » (Jn 14/8-10) de l’ensemble du sens du chapitre 14 :
Jésus répond à la question de l’apôtre Philippe : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui dit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-nous le Père ? » Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! »
Ainsi il fut possible de représenter Dieu en la personne de son Fils incarné en Jésus-Christ.
Côté musulman, le calife Yazid II (687-724), neuvième calife omeyyade qui succède à son cousin Umar II en 720, avait promulgué un décret (une fatwa) contre les images, applicable aux chrétiens qui vivaient sous son autorité.
Avec pour conséquences étatiques inévitables que tous les oulémas (juristes), le mufti fasse appliquer ce décret dans tout le royaume omeyyade.
Ce calife se posait donc en tant que chef religieux, ce qui est contradictoire avec le Coran et l’islam dans lequel il n’y a pas de hiérarchie religieuse. Un Calife n’est pas Commandeur des croyants (sauf le roi du Maroc depuis peu).
Nous sommes donc au départ de cet iconoclasme musulman dans une interprétation « personnelle » (qui ne reflétait pas forcément ce qu’en pensait les uns ou les autres) et même pas une interprétation théologique de « haute voltige » .(tarabiscotée) .. car à l’évidence, rien dans le Coran (à ma connaissance), hormis l’interdiction de la représentation de Dieu partagée autant par les juifs que par les chrétiens iconoclastes) n’interdit explicitement de représenter tout ce qui est de Dieu (hormis Lui-Même), prophète compris.