Je dirai qu’il y a somme toute une différence (le plus souvent) entre le racisme racailliste
et le racisme tradi hexagonal ou ses avatars post-modernes : le premier est généralement
« gratuit », le second se fondera bien souvent sur un discours ethnonationaliste,
racialiste si ce n’est raciste : pour résumer, l’un (racailliste) ne se cherche
aucune justification, aucune excuse que ce soit, l’autre lui est « rationnalisé »
et « justifié » idéologiquement.
Il y a certes des groupes ou personnes tels que Kémi Séba qui eux ont un
réel discours racialiste/raciste (afrocentriste) mais il est assez rare que ce
soit là le profil type du racaillon « leucoclaste » pour qui le
« fromage, cul blanc, face de craie, etc… » souvent assimilé à un
« petit bourge » voir un « feuj » n’est qu’une "tête de
Turc" que l’on peut baffer, racketter, etc… à volonté. Et si à l’évidence
le passif colonial peut influer, je considère plus probable (en prenant acte de la faible voir inexistante politisation, ainsi que de l’inculture politique/idéologique chez le « racaillon type ») l’influence de
l’anti-culture de masse comme réel ressort de ce « racisme » : notamment
la confusion volontaire entre situations (historique ou contemporaine) des Afroaméricains
et celle des Français d’origine afromagrébine : permise par l’anticulture
MTV-ique et gangsta dominant en cité : bref cette forme de racisme
« leucoclaste » trouve sa « justification » dans une sorte de
scénarisation des rapports sociaux/interethniques fondés sur des stéréotypes
non pas construits autour d’un discours raciste ou idéologique mais par
l’influence d’une anti-culture faisant la promotion de la violence, de la
virilité, et du tribalisme, à fort potentiel criminogène, sans parler autant
des pratiques ordaliques classiques chez les adolescents, doublée ici d’une
mentalité de « gang » (néotribalisme) .
Aux Etats-Unis, les lignes sont beaucoup plus claires, liberté d’expression
oblige, le racisme anti-blanc est généralement supporté sur un discours
racialiste/raciste (sans évoquer le passif historique) : dans le cas des Afroaméricains,
l’afrocentrisme et « black supremacism » : il ne me semble pas que le
racaillon type donne dans l’idéologie ou le « racaillo-suprémacisme ».
Au final, ce que j’essaie de dire est que ces deux formes de racisme autant
divergent que la réponse à leur donner se devra(it) d’être différente. Pour
autant, il n’y a aucune justification à vouloir ignorer ou relativiser ce dit
« racisme anti-blanc » tel que certains le font pour des raisons
clientélistes, au risque de ne faire qu’empirer la situation, et de créer là le
terreau favorable une surenchère de la part des courants d’x-droite (ex :
création de dits « groupes d’autodéfense » soit le stade embryonnaire
de futures milices).