J’ajoute qu’il n’y a pas, du temps d’Akhenaton, deux pouvoirs, l’un à Thèbes, l’autre à Akhet-Aton. Au début de son règne, le futur Akhenaton est d’abord Aménophis IV (fils d’Aménophis III) et comme son nom/titre l’atteste, il est encore à ce moment là le dépositaire et le chef du culte amonien. Sa capitale, à cette époque, est Thèbes.
Puis, il change la donne et décide de renverser le clergé amonien en instaurant un nouveau culte (il est Pharaon, l’incarnation de Dieu sur Terre) : le culte du soleil, Aton. Il fait détruire les stèles des autres divinités, et impose le culte du dieu unique à toute l’Égypte. Puis il fait construire une toute nouvelle cité dédiée à Aton, Akhet-Aton, qui deviendra sa nouvelle capitale. Il centralise un pouvoir qui, du temps du clergé amonien, était décentralisé en diverses provinces. Toutes les richesses doivent passer par Akhet-Aton. Il délaisse la gestion des autres cités et des provinces égyptiennes, qui partent à vau-l’eau. Les frontières sont attaquées en divers endroits mais il n’intervient pas. Il ne s’occupe pas de l’Égypte et règne tel une sorte de gourou illuminé. A sa mort (on soupçonne qu’il a été assassiné par un ou plusieurs de ses fils), le clergé amonien reprend les rennes du pouvoir et s’efforce de reprendre l’Égypte en main. Ils balaie tout ce qu’ils peuvent du passage du « pharaon hérétique » et rétablissent les cultes des différentes divinités de la cosmogonie amonienne.
On peut donc penser qu’il y a une lutte de pouvoir entre Akhenaton et le clergé amonien, mais considérant les croyances égyptiennes de l’époque, le clergé amonien ne peut rien faire du vivant d’Akhenaton (il est le dieu vivant).
En 17 ans de règne (une génération d’hommes de l’époque), il a pu influencer une partie du peuple au point que celui-ci veuille poursuivre le culte qu’il a instauré. On notera d’ailleurs que le clergé amonien qui lui succède ne prend pas la mesure de les exterminer, mais de les déplacer (il considère nécessaire de détruire Akhet-Aton) et il les déplace où ? Justement dans une province frontalière où il y a des problèmes.
Je vous conseille de lire le livre, c’est assez intéressant. L’histoire qui est dressée est très cohérente, et s’explique bien mieux par des contingences politiques que mystico-religieuses.
Cordialement,
Morpheus