Socialisme rebutant
Article qui offre de nombreuses pistes de réflexion.
Pourquoi le socialisme est-il rebutant ? En très résumé, je dirais que :
- Il véhicule toujours un passé sombre, dictatorial et criminel, au même titre que le nazisme. On peut dire qu’il a libéré les paysans russes : Hitler aussi voulait libérer un peuple et lui donner du travail en plus de lui rendre sa fierté. On peut dire aussi que le stalinisme n’est par le vrai socialisme ; mais c’est pourtant le seul qui ait eu longtemps le pouvoir dans de nombreux pays.
- Le socialisme n’a pas le monopole de ses idéaux. La justice est aussi de droite, elle est aussi chrétienne (qui est une religion trop individualiste pour être vraiment socialiste). La solidarité est aussi de droite mais par les familles et institutions privées plus que par l’Etat. La liberté est revendiquée par la droite de longue date. L’ouverture est aussi à droite par le biais de l’économie : ce qui marche et rapporte se développe. A gauche c’est plus par l’idéologie, ce qui suppose une autorité morale qui dit ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Donc une contrainte, un surmoi collectif qui infantilise.
- Le socialisme est infantilisant et maternant. Il est aussi trop mystique, trop fébrile à vouloir le bien des gens malgré eux. Il pense le monde à la place des gens.
- L’intention idéale du socialisme ne cache pas aujourd’hui la volonté de pouvoir de ses dirigeants, partout dans le monde.
- La gauche française est ancrée dans un automatisme anti-patron, elle maintient un clivage qui mine la pensée, le langage, les comportements. Elle ne respire pas la liberté.
- Le socialisme culpabilise celui qui l’adopte, sauf ses dirigeants, comme partout. Ses dirigeants dévient leur propre culpabilité en la reportant sur les autres.
- Le socialisme n’accepte pas les contradictions individuelles.
- Les classes sociales étaient relativement bien délimitées au 19e siècle. La complexité exponentielle du monde dans tous les domaines fait que le socialisme ne peut aujourd’hui plus répondre aux réalités de notre époque, sauf par touches réformistes. Quelques penseurs tentent peu à peu de mettre en langage la complexité, comme Edgar Morin. Mais on en est loin. C’est pour cela qu’une révolution socialiste n’a aucune chance réelle aujourd’hui : il y a un nouveau paradigme à trouver et théoriser. Il y a une nouvelle pensée à construire, qui ne sera pas forcément socialiste, et qui peut relier des gens de droite comme de gauche. Cela c’est un job pour les 50 prochaines années.
- L’amour de soi manque au socialisme ? Pas seulement. L’estime de soi, l’exigence personnelle, la liberté intellectuelle, manquent autant sinon plus. La victimisation socialiste est le plus sûr toxique pour pourrir le socialisme lui-même, car elle sécrète forcément un sauveur, donc une classe dominée qui attend tout des dominants. Le socialisme prétend donner aux Hommes la maîtrise de leur destin, mais il se construit sur l’état de victime : incompatible.
- La théorisation du bonheur, la volonté de prendre tout l’humain en charge. « un mouvement autour duquel ils pourraient apprendre à se comprendre, s’accepter, se bâtir un projet de vie commune, par delà les différences et antagonismes qui existent entre les sous-groupes de la société » : ceci conduit forcément à un concept unique pour tous, donc à une forme de dictature. Laisser les gens être malheureux (concept libéral) est plus réaliste que celui de vouloir à tout prix le bonheur des gens (concept socialiste).
- L’individualisme s’est développé, et l’Etat n’est plus vu comme une unité collective, entre autres parce que la gauche a appuyé nombre de revendications individuelles ou sectorielles qui ont morcelé les convergences. Il y a même une méfiance envers toute ce qui est étatique.
- L’idéologie de la clé sur la porte des années 70 est belle mais pas adaptée au monde. A l’époque on ne fermait pas la porte et n’importe qui pouvait trouver refuge. Cela allait dans de petite communautés où les enfants Rroms ne faisaient pas toutes les allées pour piquer dans les appart (cela m’est arrivé 2 fois), On faisait confiance sans vérifier qui venait. « Tout le monde est beau tout le monde est gentil » Il y a là un idéal, mais aussi un refus de réalité. On a le droit de décider qui l’on accueille chez soi et quelles sont nos règles sur notre territoire. L’instinct du territoire a été neutralisé et culpabilisé par les tenants de l’internationalisme socialiste. Le socialisme européen est la seule doctrine à ouvrir ses portes à tous vents. Ni les USA, ni les pays arabes, ni la Chine ou le Japon, ni l’Afrique, ne laissent venir chez eux qui veut. Mais dire cela vaut d’être stigmatisé. C’est le dernier bastion suicidaire du socialisme : la prise en otage du langage. La perte du légitime l’instinct territorial favorise la déliquescence des esprits. On ne se défend même plus des agressions. Les comportements de certains enfants et petits-enfants d’immigrés n’est pas simplement due au racisme de la société française ou à l’ancien colonialisme (après tout les arabo-musulmans ont colonisé l’Espagne pendant 7 siècles et colonisent encore aujourd’hui le Maghreb sans que personne ne trouve à y redire). Ces comportement sont aussi dus au fait que le socialisme soutient par principe toute revendication, quelle qu’elle soit, pourvu qu’il y ait une supposée victimisation (très à la mode actuellement) et le ton de justicier qu’il faut : n’importe quel comédien peut être socialiste rien qu’en prenant la bonne posture sociale.
Le résultat ? C’est que seul un pouvoir fort qui décidera de priorités selon l’opportunité du moment a des chances de faire bouger la société. Un pouvoir fort à la Napoléon. Le socialisme et sa démocratie participative, qui refuse l’autorité de vrais leaders, ne fera que s’enliser dans l’océan des contradictions individuelles et intérêts divergents à tous niveaux. Je pense même que si le FN avait un bon niveau intellectuel et culturel, et une théorie sociale plus explicite, il prendrait les pouvoir dans les 10 ans sans être pour autant un parti fasciste. Mais il serait forcément autoritaire. Au prix de la perte de beaucoup de libertés.
J’ai été long. Avec mes excuses. Je devrais peut-être en faire un billet à part entière.
08/10 13:41 - Constant danslayreur
Aita je t’en prie... Ce n’est même pas le mauvais bougre le jaja, d’accord (...)
07/10 10:21 - maturin
a Serviteur sinon pour votre dernière appréciation,pas mieux.
07/10 10:12 - maturin
a Serviteur « il y à de la suffisance que de l’insuffisance » et réciproquement aurait (...)
06/10 17:06 - epicure
@Par schweizer.ch (xxx.xxx.xxx.197) 5 octobre 22:57 1) ouaip des propos d’un (...)
06/10 11:26 - samuel_
Alors sans entrer dans le debat sur Rousseau... en tout cas il n’etait pas contre la (...)
06/10 10:48 - Serviteur
Merci à l’auteur pour cet article et merci aux commentateurs ( à l’exception de (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération