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La gauche, les gens ordinaires et le dégoût pour l’amour de soi

 Le dernier livre de Jean-Claude Michéa, Le complexe d'Orphée, a pour sous-titre : La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès. Michéa y parle beaucoup d'un autre livre, Le quai de Wigan, de George Orwell, paru en 1937. L'interrogation de ces deux auteurs est exprimée ainsi, à son époque, par Orwell : « Il faut regarder ce fait en face : le socialisme n'arrive pas à s'instaurer. [...] En ce moment, un peu partout dans le monde, les socialistes lâchent pied devant les assauts du fascisme [...]. Avec tous les atouts dont elle dispose – car tout ventre vide est un argument en sa faveur – l'idée du socialisme est moins largement acceptée qu'il y a une dizaine d'années. L'individu normalement doté de raison ne se contente plus de ne pas être socialiste, il est aujourd'hui activement opposé à cette doctrine. [...] Cela signifie que le socialisme, tel qu'on nous le présente aujourd'hui, comporte en lui quelque chose d'invinciblement déplaisant, quelque chose qui détourne de lui ceux qui devraient s'unir pour assurer son avènement. »


La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès.

 Aux yeux d'Orwell, quand le socialisme recule, on ne peut pas se contenter d'expliquer cela par la bêtise des gens, le fait qu'ils soient manipulés, ou par leur méchanceté. Il faut aussi que le socialisme se remette en question lui-même.

 Une doctrine socialiste, et les idéaux qu'elle porte, n'ont d'influence sur un pays (de manière démocratique), que si une grande quantité de gens de ce pays adhèrent à cette doctrine, et donc si les gens normaux ou ordinaires de ce pays, y adhèrent. Elle doit donc être élaborée en ayant une bonne connaissance de ce que sont les êtres humains ordinaires, les mentalités du pays où elle est défendue, et ce à quoi les gens ordinaires du pays peuvent adhérer ou ne pas adhérer. Il faut alors prendre soin qu'elle fasse entièrement partie de ce à quoi les gens ordinaires du pays peuvent adhérer. Sinon cette doctrine ne sert à rien ; les beaux idéaux (de justice, solidarité, liberté, ouverture, etc...), qu'elle porte, n'ont alors aucune existence dans la réalité, mais seulement dans quelques esprits rêveurs ; et ceux qui élaborent et défendent cette doctrine perdent leur temps.

 Orwell rêve que dans son pays, le socialisme devienne le contraire d'une doctrine inutile : « une question vivante, capable d'intéresser la masse des Anglais », autour de laquelle ils pourraient se réunir et ainsi devenir une force capable de renverser le système qui les opprime ; et même, un mouvement autour duquel ils pourraient apprendre à se comprendre, s'accepter, se bâtir un projet de vie commune, par delà les différences et antagonismes qui existent entre les sous-groupes de la société : résoudre le « problème de classe ». Une classe, au sens d'Orwell, n'est pas seulement un niveau de richesse, mais c'est aussi une mentalité propre à un sous-groupe de la société, et une manière qu'a ce sous-groupe de regarder les autres sous-groupes ; dans l'Angleterre d'Orwell, il y avait des différences très marquées de mentalité, et un très haineux et violent antagonisme, entre les ouvriers ou artisans, et les employés ou classes moyennes, sans que les seconds soient tellement plus riches, ni toujours plus riches que les premiers.

 La question que pose Orwell est donc : qu'est-ce qui, dans le socialisme dans son état du moment, rebute tant de gens ordinaires ? Une réponse qu'il donne est la suivante : « Le malheur, c'est que le socialisme, tel qu'il est généralement présenté, charrie avec lui l'idée d'un progrès mécanique conçu non pas comme une étape nécessaire mais comme une fin en soi – je dirais presque comme une nouvelle religion ». Selon Orwell, en plus de véhiculer les idéaux qui lui sont essentiels (justice, liberté, solidarité, ouverture...), la doctrine socialiste de son époque véhicule une certaine conception du bonheur, et c'est cette conception du bonheur qui rebute les gens. C'est une conception du bonheur comme celui rêvé par H. G. Wells dans les romans de science-fiction où il est optimiste (parus à partir de 1887), et que cite Orwell : des machines partout, qui travaillent beaucoup à la place de l'homme, lui facilitent la vie, ont un côté magique, mais qui créent pour l'homme un environnement qui l'éloigne de la nature, parce que l'homme y a un travail répétitif qui n'est plus épanouissant, les produits réalisés sont standardisés et perdent leur beauté ou saveur, l'environnement est saturé de machines, et du bruit qu'elles font.

 Une autre caractéristique rebutante du mouvement socialiste de son époque, réside selon Orwell non plus dans la doctrine mais dans la personnalité bizarre de la plupart des adhérents à ce mouvement : « un ramassis de doux maniaques, doctrinaires, bolchevicks de salon », mais aussi de « buveurs de jus de fruit, nudistes, porteurs de sandales, obsédés sexuels, Quakers, adeptes de la « vie saine », pacifistes et féministes », et autres « végétariens » et « petits hommes grassouillets »

 Et finalement Michéa, dans son livre paru récemment, montre comment selon lui, ce que critiquait Orwell dans le socialisme de son époque, se retrouve dans la gauche de notre époque, ce qui la rendrait toujours aussi rebutante pour les gens ordinaires de notre époque. La religion du progrès ce serait aujourd'hui encore celle de tout ce qui est vanté comme un progrès, mais qui nous éloigne de nos aspirations naturelles d'êtres humains : les machines encore, mais aussi les univers urbains trop tristes, mais encore la mobilité, le déracinement. Ainsi ce serait aussi la mondialisation telle qu'elle a lieu qui, selon Michéa, aurait pour idéologie justificatrice cette religion du progrès. Et le « ramassis de doux maniaques », « bolchevicks de salons », « porteurs de sandales », etc, ce seraient aujourd'hui les lecteurs du Nouvel Observateur, Libération, Les Inrockuptibles, les bobos, les étudiants d'extrême gauche, les idéologues libertaires, sans-frontiéristes ou sociaux-libéraux.


La religion du progrès, ou le dégoût pour l'amour de soi ?

 Orwell propose la bonne démarche : chercher dans la doctrine de la gauche ce qui n'est pas acceptable par des gens ordinaires. Pour notre époque, Michéa a surement un peu raison de penser que cette conception du bonheur qu'est la religion du progrès, fait encore partie des éléments de la doctrine actuelle de la gauche, qui sont rebutants, sans être des idéaux essentiels du socialisme.

 Mais cette religion du progrès n'est pas, dans la doctrine actuelle de la gauche, la seule chose rebutante pour des gens ordinaires. Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder attentivement comment sont justifiées par la gauche, des choses difficilement acceptables par des gens ordinaires, comme tels et tels aspects de la mondialisation : ce n'est pas seulement, par la promesse du bonheur rêvé par la religion du progrès, que ces choses sont justifiées. Le libre-échange et la liberté de circulation des capitaux, causes décisives du chômage de masse dans notre pays, et de l'appauvrissement des salariés, destructeurs de notre solidarité nationale, sont aussi justifiés par la croyance que même s'ils sont mauvais pour notre prospérité, ce n'est pas grave, parce qu'ils permettent au reste du monde de se développer. La destruction de la solidarité nationale est justifiée par la croyance que les formes locales de solidarité sont égoïstes car excluantes, et devraient de toute façon toutes être remplacées par une unique solidarité mondiale. Il a fallu que notre pays accepte de transférer sa souveraineté à une institution non démocratique, l'Union Européenne, par amour pour les autres pays européens, et il faut encore que nous acceptions de ne pas reprendre cette souveraineté, de ne pas revivre en démocratie, avoir le pouvoir de contrôler le pays dans lequel nous vivons, par amour des autres pays européens. Nous ne pouvons pas réguler les flux migratoires à travers nos frontières, par amour pour tous les gens qui veulent venir s'installer sur notre territoire. Nous ne pouvons pas avoir une identité collective nationale, car celle-ci serait une agression contre ceux parmi nous qui ont une origine lointaine, et car la seule identité collective qui est morale est celle de « citoyen du monde », car elle est l'amour du monde entier.

 Dans tous ces arguments, ce qui est mobilisé n'est pas une conception d'un bonheur promis, de telle ou telle sorte, mais une conception de la moralité : une conception qui nous culpabilise à chaque fois que nous cherchons à préserver notre bien-être, ou qui nous culpabilise d'aimer des choses qui se rapportent à nous-mêmes, comme notre pays, notre identité collective nationale. Il s'agit d'une conception de la moralité qui interdit l'amour de soi, et de ce qui se rapporte à soi, parce que l'amour de soi serait un désamour des autres voire une agression contre les autres. La doctrine de la gauche est aujourd'hui remplie de dégoût pour l'amour de soi, et par là, pour ce qu'est naturellement un être humain, et donc, pour les gens ordinaires.

 Selon Rousseau, sensé être un auteur important pour la gauche, l'amour de soi est une chose très respectable, naturelle chez l'être humain, et nécessaire à son bonheur, comme il le dit dans l'Emile (livre IV) : « L'amour de soi est toujours bon et toujours conforme à l'ordre. Chacun étant chargé spécialement de sa propre conservation, le premier et le plus important de ses soins est et doit être d'y veiller sans cesse, et comment y veillerait-il ainsi s'il n'y prenait le plus grand intérêt ? Il faut donc que nous nous aimions pour nous conserver, et par suite immédiate du même sentiment nous aimons ce qui nous conserve. Tout enfant s'attache à sa nourrice ; Romulus devait s'attacher à la louve qui l'avait allaité ».

 Si l'amour de soi est naturel chez l'être humain, alors il est dans tous les gens ordinaires. Si on veut comme Orwell, qu'une doctrine politique puisse être acceptée par des gens ordinaires, il faut donc que cette doctrine puisse être acceptée par des êtres dotés d'amour de soi, et il faut que les idéaux qu'elle porte (solidarité, justice, liberté, ouverture...) soient ainsi conçus qu'ils puissent être voulus par des êtres dotés d'amour de soi.

 Mais cela aussi, Rousseau l'avait vu, et c'est en cela que l'amour de soi est une notion qui façonne sa théorie politique : il prend soin que les doctrines politiques qu'il conçoit, soient compatibles avec l'amour de soi de ceux qui sont sensés y adhérer. C'est ainsi que, dans le Manuscrit de Genève (livre I, chapitre II), esquisse du Contrat Social, Rousseau critique une doctrine que Diderot voudrait faire admettre à tous les hommes, selon laquelle il faudrait faire passer l'intérêt de l'humanité avant le sien propre : « Mais où est l’homme qui puisse ainsi se séparer de lui-même ? et, si le soin de sa propre conservation est le premier précepte de la nature, peut-on le forcer de regarder ainsi l’espèce en général pour s’imposer, à lui, des devoirs dont il ne voit point la liaison avec sa constitution particulière ? ». Dans le Contrat Social (Livre I, chapitre VI), Rousseau prend soin de définir le contrat social, de telle manière que chaque contractant trouve intéressant pour lui d'accepter ce contrat : « Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même, et reste aussi libre qu’auparavant. Tel est le problème fondamental dont le Contrat social donne la solution. ».(1)


L'amour de soi et les idéaux de la gauche.

 En plus de Rousseau, il y a d'autres auteurs de gauche, ou sensés être importants pour la gauche, qui ont accordé de l'importance à l'amour de soi : Pierre Leroux, et Jaurès (peut-être dans une moindre mesure) ; et il y a aussi de nos jours Régis Debray.(2)

 Mais il est vrai que supprimer dans la doctrine actuelle de la gauche, le dégoût pour l'amour de soi, serait beaucoup plus difficile que d'en supprimer la religion du progrès. En effet, supprimer la religion du progrès de la doctrine de la gauche, n'a aucune influence sur la conception des idéaux (solidarité, ouverture, justice, liberté...), que cette doctrine porte. Par contre, supprimer de cette doctrine le dégoût pour l'amour de soi, c'est à dire réintroduire l'amour de soi dans cette doctrine, suppose de modifier la conception des idéaux de la gauche : il faut en avoir une conception limitée, et non plus illimitée. L'amour de soi n'est compatible qu'avec une forme limitée de solidarité, une forme limitée d'ouverture, une forme limitée de justice. En effet, le solidarité illimitée finit par nous coûter trop de notre bien être, l'ouverture illimitée aussi, et vouloir empêcher dès aujourd'hui toutes les injustices qui arrivent dans ce monde, comme les fléaux que vivent les pays pauvres, nous coûterait trop à nouveau. C'est peut-être pour cette raison que de très gentils messieurs, comme peut-être Orwell et Michéa, n'adhèreraient pas à cette croyance que le dégoût pour l'amour de soi fait partie des tares de la doctrine actuelle de la gauche.

 Pourtant, c'est bien au prix de cette réintroduction en elle de l'amour de soi, avec toutes ses conséquences logiques, que la doctrine de la gauche pourra être acceptée naturellement par des gens ordinaires, que les idéaux qu'elle porte pourront exister réellement dans le monde, même si c'est sous une forme limitée, plutôt que de n'exister que comme des chimères, aussi illimitée soient-elles. C'est peut-être aussi en acceptant d'adhérer à une telle sorte de doctrine, que l'on est vraiment conscient de qui on est, dès lors qu'on est un être qui vit durablement, et non par hasard, dans le bien être, et qu'on fait donc le nécessaire pour cela (et qu'on profite d'un Etat qui fait aussi le nécessaire).

 Dans Le quai de Wigan, Orwell, alors futur auteur de 1984 (qui paraitra en 1949), cite aussi les deux plus célèbres romans pessimistes de science fiction qui ont précédé le sien : Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, paru en 1932, et La machine à explorer le temps de Wells, paru en 1895. Dans le roman de Wells, le voyageur qui explore le temps va d'abord découvrir, très longtemps après notre époque, comment ont évolué la classe des riches et la classe des opprimés de notre époque. Elles ont dégénéré : les opprimés dont les conditions de vie n'ont cessé de se dégrader, dans la promiscuité, ont fini par devenir des Morlocks, petits monstres sanguinaires ; et les riches, dont les conditions de vie ont longtemps été très pacifiques et confortables, ont fini par devenir des Eloïs, sortes de mignons petits lutins inoffensifs et semi-débiles ; les Morlocks se nourrissent des Eloïs. Le voyageur réussit à remonter dans sa machine, et échoue finalement dans une autre époque où, sur la surface de la Terre, il n'y a plus d'êtres humains même sous formes dégénérées, la nature a repris ses droits, il n'y a plus que de grosses bestioles qui ressemblent à des crabes géants et qui tuent leur proie avec leurs pinces effrayantes, pour se nourrir en les mettant dans leur ignoble gueule sanglante. Quand on ferme le livre, on a vu une facette bien réelle de la nature, dans tout l'éclat de sa dureté, et cette vison laisse une désagréable impression sur des êtres aussi doux que nous, coeurs d'Eloïs.

 Mais si elle veut, un jour, à nouveau, servir à quelque chose, il faut encore que la doctrine de la gauche renoue un peu, dans la stricte mesure de ce qu'exige l'amour de soi, avec cette effrayante et éclatante dureté qui se trouve aussi dans de grandes pensées politiques, comme celles de Hobbes, Rousseau (quand on ne garde pas de lui que ce qui est doux), ou Malthus.(3)


 Notes.

1. Livres de Rousseau où est présente la notion d'amour de soi : Du contrat social, Manuscrit de Genève, Emile : Ou de l'éducationProjet de constitution pour la Corse

2. Livres d'auteurs de gauche qui accordent de l'importance à l'amour de soi : Leroux, (Anthologie de Pierre Leroux : Inventeur du socialisme) ; Jaurès, (anthologie : Rallumer tous les soleils) ; Debray, Le moment fraternité, Éloge des frontières

3. Livres d'auteurs politiques durs, ou sur de tels auteurs : Hobbes, Elements de la loi naturelle et politique ; Sauvy, Malthus et les deux Marx : Le problème de la faim et de la guerre dans le monde


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56 réactions à cet article    


  • samuel_ 5 octobre 2012 15:33

    Rousseau était je crois plutot favorable à l’amour qu’on porte a des etres qui ont une relation particuliere avec soi, comme ses amis, sa femme ou son mari, ses freres et soeurs, sa famille, ses voisins, son pays, « les siens ».

    Dans le Manuscrit de Geneve (livre I, chapitre II), il evoque : « ces prétendus cosmopolites qui, justifiant leur amour pour la patrie [(c’est à dire ici, la patrie « universelle », ou « cosmopolite »)] par leur amour pour le genre humain, se vantent d’aimer tout le monde, pour avoir droit de n’aimer personne. »

    Quand dans l’Emile il parle de l’amour de l’enfant pour sa nourrice, et meme si cette nourrice est une louve et cet enfant Romulus.

    L’amour de ce qui se rapporte a soi est un amour d’un autre, mais d’un autre qui a un rapport particulier avec soi : il tient a la fois de l’amour des autres et de l’amour de soi, et se fonde sur des experiences concretes qui suscitent de la gratitude pour des etres particuliers. Il ne se fonde pas seulement sur des pensées abstraites, aussi louables soient-elles, comme l’amour de l’humanité. Les deux formes d’amour peuvent coexister, il ne faut pas les opposer. L’humanite que j’aime avec plenitude m’aime en retour, et veut alors mon bien : elle veut que je m’aime et que j’aime ce qui se rapporte a moi.

    Une doctrine politique doit aussi etre faconnée par cette notion d’amour de ce qui se rapporte a soi : considerer que l’amour de ce qui se rapporte a soi est naturel et sain, present chez tous les gens ordinaires, et s’astreindre a rester compatible avec lui. Avoir des ideaux (solidarite, justice, ouverture, liberte...) qui soient concus de telle maniere qu’ils soient compatibles avec lui.


  • samuel_ 5 octobre 2012 19:38

    L’important n’est pas de savoir ce qu’il a fait dans sa vie. Il peut etre un saint et se tromper, ou etre le contraire d’un saint et avoir raison. Il ne parle pas de lui mais de la societe. Tout ce qu’il dit n’est pas forcement vrai, mais merite d’etre considere comme une pensee sensee et saine.


  • samuel_ 5 octobre 2012 20:07

    On peut dire des choses sensees et saines tout en se trompant, non ?

    Mais apres, vous croyez que Rousseau veut forcer les gens a etre libres ?


  • epicure 5 octobre 2012 22:08

    Les droites nationales confondent amour des proches avec le rejet de l’autre.
    C’est une pensée basée sur un principe binaire de regroupement du groupe et rejet de l’extérieur du groupe, ce qui renforce le groupe.
    En religion c’est al logique qu’utilisent les sectes.


  • alinea Alinea 5 octobre 2012 22:29

    Samuel : tout simplement parce que nous sommes des humains, c’est-à-dire des animaux et que l’amour universel, n’est qu’une idée, qui est du ressort de notre mental !
    Soit cette affirmation est un leurre ou une hypocrisie, soit elle est folie !
    C’est pourquoi le besoin de racines est primordial ; on ne cesse de nous faire croire que si l’on a des racine auxquelles on tient, on n’est qu’un « imbécile qui est né quelque part » ( malgré tout l’amour que j’ai pour Brassens) ou bien un raciste ! C’est débile ; au contraire la rencontre ne se fait avec un autre que parce qu’il est autre. La curiosité ne s’adresse qu’à l’inconnu : tous semblables, tous « égaux » dans l’uniformité, plus aucun lien ne peut exister !


  • samuel_ 5 octobre 2012 22:58

    Et, en gros, pourquoi est-il le pere du totalitarisme ?


  • samuel_ 5 octobre 2012 23:23

    Le truc, c’est que pour Rousseau les hommes sont ineluctablement forces par la nature a vivre en societe. Si vous essayez de vivre quelque part seul tranquille, vous allez avoir des gens qui voudront vous prendre votre terre, et les ressources qu’elles contient, vous allez avoir des gens qui voudront s’aproprier votre propre corps pour faire de vous leur esclave : bref vous allez avoir des gens qui vont venir vous embeter. Une premiere force qui vous pousse ineluctablement vers les autres est que les autres peuvent vous porter prejudice. Et une deuxieme force qui pousse vers les autres, c’est que l’union fait la force (pour la guerre, la construction, la chasse), et permet la division du travail, et l’aide aux malades ou vieillards.

    Donc la seule question qui se pose n’est pas de savoir si on veut vivre en societe : on y est forcé naturellement. La seule question est de savoir comment etre libre en societe.


  • samuel_ 6 octobre 2012 11:26

    Alors sans entrer dans le debat sur Rousseau... en tout cas il n’etait pas contre la propriete privee. La propriete est pour lui une des notions fondamentales et elementaires de la morale qu’il essaie d’enseigner a Emile. L’objet que je possède, y compris si c’est une terre, est nécessaire a mon bien etre et/ou est un objet dans lequel je me suis investi personnellement (travail, creation). Toucher a ma propriete c’est toucher a mon bien etre, mon travail ou ma creation. C’est ce que Rousseau enseigne a Emile.


  • epicure 6 octobre 2012 17:06

    @Par schweizer.ch (xxx.xxx.xxx.197) 5 octobre 22:57


    1) ouaip des propos d’un personnage de roman, basé sur une affirmation péremptoire.

    Bref ça ne réfute pas mon affirmation, puisque c’est un des fondement des idéologies d’extrême droite, l’identité unique sans un groupe opposé aux autres groupes.

    Pour information, les trois quart du spectre politique ne sont pas basé sur ce type de mentalité répulsive.

    Donc il ne faut pas faire du cas de certains des généralités.

    Il y a moyen de fonctionner différemment pour qu’une société vive en meilleure harmonie qu’une culture du tous contre tous. Mais c’est vrai que ce type de raisonnement est accessible au plus primitif des cerveaux, il ne demande ni éducation, ni réflexion.

    Bref c’est une mentalité bas du crâne.

    2) bien sûr en bon extrême droite tu prend ce texte au pied de la lettre , sans recul, de façon binaire,

    C’est bien des gens comme toi qui font qu’on arrive à rien, que le monde et la société est criblé de violence, parce que vous encouragez ce type de mentalité, qui n’est somme toute qu’arbitraire.

    Tu sais il y a un trait humain fondamental pour l’humain, cela s’appelle l’empathie, si tu n’en tiens pas compte c’est toi qui nie la nature humaine. Et ce n’est que comme ça qu’on peut réellement arriver à vivre en société, en voyant l’autre à la fois différent, mais aussi similaire en humanité.

    Enfin heureusement que toute l’humanité ne pense pas comme toi, sinon ce serait la guerre permanente.

    Quand on est intelligent, on ne voit pas tous les autres comme porteurs de mauvaises choses, sinon tu vis dans une cabane perdue dans la cambrousse et tu élèves des chèvres (et tu fais autre chose avec si tu veux) en ne voyant plus personne. De même une personne intelligente sait faire la distinction entre un individu et le groupe auquel il est sensé appartenir.

    Mais ces réflexions élémentaires sont étrangères à la pensée d’extrême droite.


  • jaja jaja 5 octobre 2012 11:31

    "Le libre-échange et la liberté de circulation des capitaux, causes décisives du chômage de masse dans notre pays, et de l’appauvrissement des salariés, destructeurs de notre solidarité nationale, sont aussi justifiés par la croyance que même s’ils sont mauvais pour notre prospérité, ce n’est pas grave, parce qu’ils permettent au reste du monde de se développer.

    Tout l’article est résumé dans ce passage qui comprend tous les poncifs habituels de l’extrême droite.....(on y reviendra) On stigmatise la gauche en tant qu’adepte du « libre-échange et de la liberté de circulation des capitaux » sans oser lui reprocher d’avoir oublié que son but devait être de modifier les rapports de production entre les classes et que pour ce faire il fallait socialiser les moyens de production et les banques....pour parvenir à l’abolition des classes sociales et à l’égalité entre toutes et tous...


    • jaja jaja 5 octobre 2012 11:41

      "La destruction de la solidarité nationale est justifiée par la croyance que les formes locales de solidarité sont égoïstes car excluantes, et devraient de toute façon toutes être remplacées par une unique solidarité mondiale.« 

      Il ne peut y avoir de solidarité entre le capitaliste exploiteur et le prolétaire qu’il exploite et méprise dans un cadre dit »national« ... Marx l’a bien exprimé en écrivant »Les prolétaires n’ont pas de patrie« ...
      Un ouvrier français a plus d’affinités avec un ouvrier grec ou turc qu’avec sa »compatriote" Bettancourt par exemple....

      On ne cherche ici qu’à nous vendre le poison du nationalisme coupable des affrontements meurtriers entre les peuples au profit des débouchés commerciaux des capitalistes qui les envoient se faire massacrer......


    • jaja jaja 5 octobre 2012 11:54

      "Il a fallu que notre pays accepte de transférer sa souveraineté à une institution non démocratique, l’Union Européenne, par amour pour les autres pays européens, et il faut encore que nous acceptions de ne pas reprendre cette souveraineté, de ne pas revivre en démocratie, avoir le pouvoir de contrôler le pays dans lequel nous vivons, par amour des autres pays européens."

      Une vraie gauche est partisan de la rupture avec l’Europe capitaliste, avec l’UE..... Une fois parvenue au pouvoir elle dénoncera unilatéralement les traits félons....Ce qui ne l’empêche pas de se battre pour une Europe sociale des travailleurs débarrassée de l’oligarchie capitaliste par la socialisation des moyens de production et des banques partout en Europe....

      Utopique ? Pas plus que le strict repli nationaliste sous domination des capitalistes comme le veut un Michéa ou un Le pen....Pas nécessaire d’avoir tous les pays européens pour entamer cette rupture...Même si un seul pays s’y lançait il aurait le soutien de tous les travailleurs européens et ensuite gare à la contagion.....


    • jaja jaja 5 octobre 2012 12:01

      "Nous ne pouvons pas réguler les flux migratoires à travers nos frontières, par amour pour tous les gens qui veulent venir s’installer sur notre territoire. Nous ne pouvons pas avoir une identité collective nationale, car celle-ci serait une agression contre ceux parmi nous qui ont une origine lointaine, et car la seule identité collective qui est morale est celle de « citoyen du monde », car elle est l’amour du monde entier.« 

      Ici le vieux couplet raciste sur l’immigration et la nécessité de réguler les flux.... Une vraie gauche ne peut se reconnaître que dans la liberté de circulation des hommes de cette planète, des »Citoyens du monde« ...

      Quand à »l’identité collective nationale" qu’est-ce que ça peut bien être... Une culture commune aux prolétaires fusillés de la Commune et aux bourgeois fusilleurs ?
      Michéa et les siens ne veulent que nous refourguer leur drapeau tricolore taché du sang des ouvriers....

      Les nôtres sont rouges et/ou noirs....


      • jaja jaja 5 octobre 2012 13:04

        Bof venant de la droite Vert-de-gris smiley


      • jaja jaja 5 octobre 2012 15:28

        Pourquoi as-tu honte de ce que tu es Adolf ?


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 octobre 2012 12:51

        Les Beria vont etre de sortie aujourd’hui,avec leurs diarrhées verbeuses,faut dire que les purges ils adorent ça !


        • Le péripate Le péripate 5 octobre 2012 13:42

          Orwell est un auteur très intéressant, probablement ce qui se fait de mieux en matière de socialisme. Et Michéa fait sur cet angle là un travail passionnant.

          Pourtant je crois que vous tordez un peu Orwell, et que vous lui faites dire des choses qu’il n’a jamais pu dire. Comme cette solidarité. Je crois bien que de parler de solidarité avec Orwell est un pur anachronisme. J’écris sans vérifier, mais le mot solidarité dans son acceptation contemporaine est un nouveau mot qui reprend le concept ancien de charité presque purement et simplement.

          Car la solidarité, dans son sens original, celui qu’il avait à l’époque d’Orwell n’est qu’un moyen d’action, un mode de l’action, mais certainement pas une valeur morale. Ou sinon il faut accepter qu’une troupe de soldats, solidaires, qui passe un village à la mitraillette, c’est moral. Hé bé non....

          Les enjeux de pouvoir sont dans les mots. Respectez Orwell et abandonnez la novlangue. Ca sera plus clair ensuite, amha.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 octobre 2012 13:46

            D’ou la formule de « décence commune ».
            Ia orana .


          • samuel_ 5 octobre 2012 20:03

            Un socialisme sans solidarité, c’est comme un slip sans elastique... Au vu de ce que dit Orwell ecrit dans Le quai de wigan, je pense qu’il est tres attaché a la solidarité. Parcequ’elle est une maniere d’etre gentil avec les autres. Mais aussi parceque ceux qui sont solidaires sont forts et peuvent renverser l’oppression. Orwell croyait en la possibilite d’un systeme oppressif, et en l’existence d’un tel systeme dans son epoque ou il y avait beaucoup de pauvrete, comme tout homme de gauche, comme tout socialiste.


          • alinea Alinea 5 octobre 2012 22:46

            J’espère que vous avez lu mon article sur notre belle devise, le péripate !


          • Richard Schneider Richard Schneider 5 octobre 2012 16:47

            Article intéressant ... Dommage qu’il déchaîne autant de passions virulentes : mettre sur un pied d’égalité Michéa et Le Pen, comme le fait le camarade Jaja, est à la limite du supportable ; cela nuit à la qualité d’un débat qui pourrait être très fécond ...



            • jaja jaja 5 octobre 2012 17:15

              Débat auquel vous auriez pu prendre part plutôt que vous en prendre au « camarade Jaja »... ..Au moins j’explique mes positions.......


            • almodis 5 octobre 2012 17:30

              le dégoût de l« amour de soi est un concept pour le moins ambigu , Samuel !
              d’abord je vous soupçonne d’avoir voulu dépasser Michéa , sur sa droite , nonobstant vos lecteurs à l’idéologie consternante ( » Michéa et les siens ne veulent que nous refourguer leur drapeau tricolore taché du sang des ouvriers....

              Les nôtres sont rouges et/ou noirs...« .) et je ne citerai pas les petits nazillons de service !

              Orwell ne parle pas de cette étrange construction mentale , et pour cause ; il avait bien compris que l’utopie fasciste était en train de se réaliser et que l’utopie SOCIALISTE n’était pas près d’advenir !

              Je vois tous les jours , autour de moi , de bons citoyens » progressistes « qui sont gonflés de l’amour d’eux mêmes , mais pas au sens de Rousseau , non ! au sens de Cohn Bendit - » jouir sans entrave " .

              Apprendre à limiter ses désirs , à aimer ses proches et à s’appuyer sur son histoire personnelle ou collective , n’empêche nullement de s’opposer au capitalisme , d’étudier l’esprit révolutionnaire , de refuser l’esclavage moderne qui est inculqué du C.P jusqu’à la retraite, de partager joyeusement les biens communs , de les défendre et de se soucier - à l’occasion - des peuples lointains que nos guerres idéologiques ou économiques menacent !


              • jaja jaja 5 octobre 2012 18:02

                L’idéologie consternante c’est bien celle qui nous conseille de nous coucher tout en révisant l’histoire.... Michéa disciple du très réactionnaire Lasch a comme caractéristique de s’en prendre à Mai 68 qui fut la plus importante grève ouvrière de ces dernières décennies....

                l n’a pas fait mai 1968, il est issu du Parti Communiste  français, qui a farouchement combattu Mai 1968. Et tout comme le faisait le PC à l’époque il tente une critique « de gauche » des évènements pour justifier sa ligne politique de trahison en digne successeur des apparatchiks d’antan qui firent tout pour casser la grève....

                Bien entendu Michéa résume Mai 1968 à l’action des situationnistes et des enragés d’ultra gauche.... Rien sur le dernier soubresaut révolutionnaire de ce pays qui avec un vrai Parti communiste aurait pu déboucher sur une prise de pouvoir par le peuple ouvrier.... Michéa dès cette époque était dans le camp de la bourgeoisie....

                Aujourd’hui il est un des fers de lance de la campagne contre Mai 1968 menée par la bourgeoisie....Mai 1968 suit le putsch gaulliste qui transforme la Présidence de la République en monarchie élective... Mai 1968 a fait trembler le pouvoir gaulliste et plus généralement le pouvoir bourgeois....

                Pour les idéologues bourgeois comme Michéa, c’est l’esprit même de toute révolte populaire qui doit être éradiqué en même temps que le souvenir d’un printemps qui aurait pu être décisif pour les masses ouvrières de notre pays....

                C’était un réactionnaire en 1968 et dans les années qui suivirent....Il l’est toujours...



              • samuel_ 5 octobre 2012 19:56

                @ almodis

                Tout a fait d’accord pour dire que seule la premiere partie du texte expose les idees d’Orwell et Michea, apres c’est plutot une reflexion personnelle en reponse. Il y a meme un moment ou je precise bien qu’il est tout a fait possible qu’Orwell et Michea ne soient pas d’accord avec cette reflexion.

                D’accord aussi pour dire que l’amour de soi n’empeche pas l’amour des autres et l’amour des autres n’empeche pas l’amour de soi. Je plaide justement pour qu’on evite de les opposer excessivement. Les gens de votre entourage, ceux gonfles d’amour de soi, opposent l’amour de soi a l’amour des autres, parce qu’ils ne sont pas capables de s’aimer eux memes autrement qu’en oubliant les autres.

                J’aime aussi l’esprit de gaité bonhomme qui est a la fin de votre commentaire. Un tel esprit peut, je l’espere, naitre au sein d’une personne qui en meme temps est lucide sur les limites de sa generosite. Une personne equilibree et raisonable, lucide mais gaie, limitee dans sa generosite mais pas non plus sans generosite, attachee a ses proche mais pas indifferente a ceux qui n’appartiennent pas a l’un ou l’autre des cercles concentriques dans lesquels elle s’inscrit...


              • samuel_ 5 octobre 2012 19:58

                @ jaja

                reponse de social-democrate : je comprends que vous etes bien intentionné, mais je crois que vous vous trompez dans votre combat

                reponse a la papa : on verra ce que vous dites dans 20 ans


              • jaja jaja 5 octobre 2012 20:33

                On botte en touche l’auteur.... quand au facho Suisse toujours égal à lui même......


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 octobre 2012 18:24

                Lash réactionnaire ,Michéa pareil et plein d’autres certainement ......
                Les ennemis prioritaires des gars comme Jaja ont toujours été les autres gauches....
                Combattre avec eux c’est se prendre une balle dans le dos !


                • jaja jaja 5 octobre 2012 18:32

                  Si tu as des arguments je veux bien t’écouter....

                  « Combattre avec eux c’est se prendre une balle dans le dos ! » dis-tu perfidement mais comme je ne combats pas avec eux et que nous ne marchons pas ensemble ils ne craignent rien  smiley


                • alinea Alinea 5 octobre 2012 22:11

                  Jaja : honnêtement, vous savez bien que les anarchistes espagnols ont été éradiqués par les communistes et pas par les fascos !


                • jaja jaja 5 octobre 2012 22:35

                  Honnêtement Alinéa je ne vois pas ce que vient faire ici la Guerre d’Espagne mais bon c’est vrai que le PC Espagnol, allié aux autonomistes Catalans, a réprimé les anarchistes alliés au POUM (dans lequel combattait Orwell)... Il semble me souvenir que les ministres anarchistes de la CNT ont alors signé la dissolution des milices voulue par le PC et accepté qu’elles soient intégrées dans l’armée régulière.... ce qui est pour le moins et de mon point de vue une « erreur » terrible de conséquence....

                  Ken Loach a fait de cette période un film magnifique..... Land and Freedom (vu du côté du POUM)


                • jaja jaja 5 octobre 2012 22:42

                  bande annonce Land and freedom....

                  http://www.youtube.com/watch?v=b5A47LPxiJQ


                • alinea Alinea 5 octobre 2012 22:48

                  Ben si, Jaja, on parle d’Orwell, de racines et de tout ça ! Je n’ai pas vu ce film, dommage !


                • jaja jaja 5 octobre 2012 23:03

                  Oui Alinéa c’est dommage....On m’a dit que Wilebaldo Solano, le dernier dirigeant du POUM décédé à Barcelone en 2010 avait pleuré comme une madeleine en visionnant ce film a sa sortie....
                  C’est en tout cas une rumeur qui a circulé....

                  Le film est dispo sur Youtube avec sous-titre en anglais....(Pas vu en Français)

                  http://www.youtube.com/results?search_query=land+and+freedom+part&oq=land+and+freedom+part&gs_l=youtube.3..0.1379.10858.0.11584.21.18.0.3.3.0.69.779.18.18.0...0.0...1 ac.1.qOvhbPby_34


                • alinea Alinea 5 octobre 2012 23:10

                  Merci Jaja.


                • Le péripate Le péripate 5 octobre 2012 19:52

                  Le camarade Jaja met plus d’ardeur à combattre Michéa qu’à combattre le capitalisme... smiley

                  Ceci dit c’est cohérent : Orwell détestait ce que Jaja représente. Il y a des passages très intéressant sur ce qu’il pense de ces « intellectuels » marxistes. Jamais aucun libéral n’a jamais été aussi impitoyable que Orwell avec eux.
                  Ce n’est que justice.


                  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 octobre 2012 19:59

                    Qu’ajouter..........


                  • jaja jaja 5 octobre 2012 20:21

                    Tu oublies mon cher Péripate dans tes crachouillis que je ne suis pas un intellectuel, que je ne suis pas marxiste mais que je suis influencé par Makaiski qui a publié « Le socialisme des intellectuels » que rejoint souvent Orwell dans ses critiques du monde des « mains blanches » même si je ne pense pas qu’il ait pu le lire.....

                    Bref Péripate et le petit toutou qui s’accroche à ses basques n’ont encore une fois rien à dire.... 

                    Le capitalisme je le combat encore demain samedi dans la rue et j’espère t’y voir : -)

                    Pour notre Santé, le changement c’est urgent !

                    Manifestation nationale

                    Samedi 6 octobre 14H00

                    de Port-Royal à Matignon, précédée d’un rassemblement à partir de 12H30 avec accueil et témoignages de délégations de toute la France.


                  • jaja jaja 5 octobre 2012 20:25

                    Quand à Orwell « Hommage à la Catalogne » est indispensable pour comprendre le personnage.... Mais pour des partisans du capitalisme comme Péripate et son toutou pisseux c’est mission impossible.... smiley


                  • Le péripate Le péripate 5 octobre 2012 20:30

                    Je dois reconnaitre que le sectarisme poussé à ce point là a au moins un avantage mon cher Jaja : tu es le seul anti-libéral authentique que la terre porte.

                    Dont acte.


                  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 octobre 2012 20:31

                    Le toutou dans sa vie il a travaillé comme artisan et en bossant plusieurs années avec d’autres artisans pour prendre des chantiers et ce sans employés,tous égaux dans les bénefs et mise en commun des moyens ,pour etre en accord avec ce qu’il pensait ....


                  • Le péripate Le péripate 5 octobre 2012 20:33

                    Pour samedi, comme d’habitude, désolé, j’ai piscine.


                  • jaja jaja 5 octobre 2012 20:48

                    Vous avez piscine...ouais....ce qui prouve que vous n’avez rien compris à Orwell...mais rassurez-vous vous n’êtes pas le seul.....


                  • Constant danslayreur 8 octobre 2012 13:41

                    Aita je t’en prie...

                    Ce n’est même pas le mauvais bougre le jaja, d’accord il a raté une bonne occas de se taire lorsqu’il t’a insulté, mais tu as répondu et bien répondu bon sang et puis nous commettons tous des erreurs, que serait AV si les gens de valeur s’arrêtaient à chacune d’elles.

                    Allez, le site est orphelin sans ton grain de sel, fais un effort STP pardonne et reviens.


                  • Xtf17 Xtf17 5 octobre 2012 20:33

                    Merci à l’auteur pour cette intéressante thèse sur la réintroduction de l’amour de soi dans l’« idéal socialiste », si tant est qu’il faille en effet parler d’« idéal »...
                    Là où je sèche un peu c’est que l’« amour de soi » s’étend automatiquement à nos côtés sombres en chacun de nous, et qui nécessitent aussi d’être « aimés » d’une certaine manière, sous peine de finir bipolaire. Attention, je dis « aimés », mais je ne dis pas « laissés s’exprimer ». C’est là où notre raison peut (et devrait ?) prendre le pas sur nos passions notamment funestes, tout en acceptant que ces « passions tristes » existent dans nos têtes. Qui n’a jamais eu envie de trucider son voisin ? Cela ne signifie pas qu’il le fera.
                    Bref cette thèse de l’amour de soi s’étend très loin dans l’analyse, l’acceptation et l’incorporation de toutes les facettes de la psychologie humaine. Ce chemin sera pourtant nécessaire pour aboutir à ce socialisme du contrat social dont vous parlez.


                    • alinea Alinea 5 octobre 2012 22:07

                      Renouer juste avec le bon sens ( le sens commun) et la décence ; et cela, ce n’est pas une doctrine ! Vous avez oublié de mentionner Mauss : toute société se développe et prospère sur le principe du « don ».
                      Savoir donner, savoir recevoir et rendre.
                      C’est pourtant pas compliqué bordel !


                      • epicure 5 octobre 2012 22:19

                        Quel est le rapport entre l’idéal de gauche et ce que décrit l’article ?
                        Parce que à part des positions libérales ou libérale-gauchistes, il n’y a rien à raccrocher à un idéal de gauche, dans ce qui est lié à la haine de soi.

                        cohn bendit, il pas de gauche, c’est un libéral pur jus.


                        • Pie 3,14 5 octobre 2012 23:23

                          Un article qui prétend analyser « la gauche » devrait déjà commencer par définir les gauches car elles sont multiples, issues de courants de pensée différents et parfois antinomiques.

                          Orwell était par exemple un socialiste à l’anglaise, très anti-communiste dans lequel il voyait le totalitarisme. Il était une sorte d’anarcho-socialiste plus proche de Proudhon que de Lénine.

                          Quant à cette histoire de « haine de soi », de « dégoût de soi », cela n’a strictement aucun sens, pas plus que la « religion du progrès » qui n’est pas l’apanage de la gauche depuis le XIXème.


                          • hommelibre hommelibre 5 octobre 2012 23:27

                            Socialisme rebutant

                            Article qui offre de nombreuses pistes de réflexion.

                            Pourquoi le socialisme est-il rebutant ? En très résumé, je dirais que :

                            - Il véhicule toujours un passé sombre, dictatorial et criminel, au même titre que le nazisme. On peut dire qu’il a libéré les paysans russes : Hitler aussi voulait libérer un peuple et lui donner du travail en plus de lui rendre sa fierté. On peut dire aussi que le stalinisme n’est par le vrai socialisme ; mais c’est pourtant le seul qui ait eu longtemps le pouvoir dans de nombreux pays.

                            - Le socialisme n’a pas le monopole de ses idéaux. La justice est aussi de droite, elle est aussi chrétienne (qui est une religion trop individualiste pour être vraiment socialiste). La solidarité est aussi de droite mais par les familles et institutions privées plus que par l’Etat. La liberté est revendiquée par la droite de longue date. L’ouverture est aussi à droite par le biais de l’économie : ce qui marche et rapporte se développe. A gauche c’est plus par l’idéologie, ce qui suppose une autorité morale qui dit ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Donc une contrainte, un surmoi collectif qui infantilise.

                            - Le socialisme est infantilisant et maternant. Il est aussi trop mystique, trop fébrile à vouloir le bien des gens malgré eux. Il pense le monde à la place des gens.

                            - L’intention idéale du socialisme ne cache pas aujourd’hui la volonté de pouvoir de ses dirigeants, partout dans le monde.

                            - La gauche française est ancrée dans un automatisme anti-patron, elle maintient un clivage qui mine la pensée, le langage, les comportements. Elle ne respire pas la liberté.

                            - Le socialisme culpabilise celui qui l’adopte, sauf ses dirigeants, comme partout. Ses dirigeants dévient leur propre culpabilité en la reportant sur les autres.

                            - Le socialisme n’accepte pas les contradictions individuelles.

                            - Les classes sociales étaient relativement bien délimitées au 19e siècle. La complexité exponentielle du monde dans tous les domaines fait que le socialisme ne peut aujourd’hui plus répondre aux réalités de notre époque, sauf par touches réformistes. Quelques penseurs tentent peu à peu de mettre en langage la complexité, comme Edgar Morin. Mais on en est loin. C’est pour cela qu’une révolution socialiste n’a aucune chance réelle aujourd’hui : il y a un nouveau paradigme à trouver et théoriser. Il y a une nouvelle pensée à construire, qui ne sera pas forcément socialiste, et qui peut relier des gens de droite comme de gauche. Cela c’est un job pour les 50 prochaines années.

                            - L’amour de soi manque au socialisme ? Pas seulement. L’estime de soi, l’exigence personnelle, la liberté intellectuelle, manquent autant sinon plus. La victimisation socialiste est le plus sûr toxique pour pourrir le socialisme lui-même, car elle sécrète forcément un sauveur, donc une classe dominée qui attend tout des dominants. Le socialisme prétend donner aux Hommes la maîtrise de leur destin, mais il se construit sur l’état de victime : incompatible.

                            - La théorisation du bonheur, la volonté de prendre tout l’humain en charge. « un mouvement autour duquel ils pourraient apprendre à se comprendre, s’accepter, se bâtir un projet de vie commune, par delà les différences et antagonismes qui existent entre les sous-groupes de la société » : ceci conduit forcément à un concept unique pour tous, donc à une forme de dictature. Laisser les gens être malheureux (concept libéral) est plus réaliste que celui de vouloir à tout prix le bonheur des gens (concept socialiste).

                            - L’individualisme s’est développé, et l’Etat n’est plus vu comme une unité collective, entre autres parce que la gauche a appuyé nombre de revendications individuelles ou sectorielles qui ont morcelé les convergences. Il y a même une méfiance envers toute ce qui est étatique.

                            - L’idéologie de la clé sur la porte des années 70 est belle mais pas adaptée au monde. A l’époque on ne fermait pas la porte et n’importe qui pouvait trouver refuge. Cela allait dans de petite communautés où les enfants Rroms ne faisaient pas toutes les allées pour piquer dans les appart (cela m’est arrivé 2 fois), On faisait confiance sans vérifier qui venait. « Tout le monde est beau tout le monde est gentil » Il y a là un idéal, mais aussi un refus de réalité. On a le droit de décider qui l’on accueille chez soi et quelles sont nos règles sur notre territoire. L’instinct du territoire a été neutralisé et culpabilisé par les tenants de l’internationalisme socialiste. Le socialisme européen est la seule doctrine à ouvrir ses portes à tous vents. Ni les USA, ni les pays arabes, ni la Chine ou le Japon, ni l’Afrique, ne laissent venir chez eux qui veut. Mais dire cela vaut d’être stigmatisé. C’est le dernier bastion suicidaire du socialisme : la prise en otage du langage. La perte du légitime l’instinct territorial favorise la déliquescence des esprits. On ne se défend même plus des agressions. Les comportements de certains enfants et petits-enfants d’immigrés n’est pas simplement due au racisme de la société française ou à l’ancien colonialisme (après tout les arabo-musulmans ont colonisé l’Espagne pendant 7 siècles et colonisent encore aujourd’hui le Maghreb sans que personne ne trouve à y redire). Ces comportement sont aussi dus au fait que le socialisme soutient par principe toute revendication, quelle qu’elle soit, pourvu qu’il y ait une supposée victimisation (très à la mode actuellement) et le ton de justicier qu’il faut : n’importe quel comédien peut être socialiste rien qu’en prenant la bonne posture sociale.

                            Le résultat ? C’est que seul un pouvoir fort qui décidera de priorités selon l’opportunité du moment a des chances de faire bouger la société. Un pouvoir fort à la Napoléon. Le socialisme et sa démocratie participative, qui refuse l’autorité de vrais leaders, ne fera que s’enliser dans l’océan des contradictions individuelles et intérêts divergents à tous niveaux. Je pense même que si le FN avait un bon niveau intellectuel et culturel, et une théorie sociale plus explicite, il prendrait les pouvoir dans les 10 ans sans être pour autant un parti fasciste. Mais il serait forcément autoritaire. Au prix de la perte de beaucoup de libertés.

                            J’ai été long. Avec mes excuses. Je devrais peut-être en faire un billet à part entière.


                            • alinea Alinea 5 octobre 2012 23:39

                              Hommelibre : politiquement parlant, le socialisme d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le vrai socialisme ;
                              Dans mon avant dernier article ( roulements de tambour), je donne une citation de Kropotkine à ce sujet. Et... maintenant.
                              Nous avons vécu les dérives libérales du pseudo socialisme.
                              Dans « le complexe d’Orphée » Jean-Claude Michéa explique très bien tout ça !


                            • samuel_ 5 octobre 2012 23:52

                              en tous cas interessant


                            • Laurenzola Laurenzola 6 octobre 2012 09:07

                              Plutôt que de chercher ce qui est bon pour les autres, commençons d’abord à nous poser la question de ce qui est bon pour nous, et permettons à chacun d’en faire autant.

                              A mort la poligion, vive le responsabilisme.


                              • samuel_ 6 octobre 2012 10:41

                                assez d’accord


                              • Serviteur Serviteur 6 octobre 2012 10:48

                                Merci à l’auteur pour cet article et merci aux commentateurs ( à l’exception de l’excité idéologique, encore que ses outrances ne soient pas dépourvues d’un certain potentiel comique).

                                Cela faisait un certain temps que je n’avais pas vu d’article et de commentaires de cette qualité sur l’agora, cela méritait bien de ressortir ce vieil avatar pour vous remercier.


                                • maturin 7 octobre 2012 10:12

                                  a Serviteur
                                  « il y à de 
                                  la suffisance que de l’insuffisance  »
                                  et réciproquement
                                  aurait pu dire F Gump a propos de votre « post »
                                  ne tirez pas sur le prolétaire je suis derrière .
                                  à votre service et autres sévices Ah !!!


                                  • maturin 7 octobre 2012 10:21

                                    a Serviteur

                                     sinon pour votre dernière appréciation,pas mieux.

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samuel_


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