Bonjour,
une des premières utilités de la religion quelle qu’elle soit c’est d’avoir des correligionnaires. L’homme est en réalité très seul sur le chemin intérieur,....
Cette solitude et la dificulté d’appréhender la réalité au delà du connu, tout autant que la complexité des systèmes qui semblent héberger providentiellement le vivant (Galaxie, Système solaire, Terre, ecosystèmes, etc...) génèrent le besoin de la croyance en une entité extérieure providentielle, et du partage de cette croyance. Par ailleurs celà est « soudé » par les epériences fortuites de rencontre de sa propre conscience, dont le contact rend l’instant même dans sa totalité perceptible providentiel. Ce contact est identifié à une divinité extérieure, car inatteignable par la volonté personnelle : essentiellement tournée vers l’extérieur l’intention nous sépare de tout et là est la difficulté.
Les religions, dans les rites où l’individu est amené à se dépasser, organisent ce type de rencontres (jeunes marches pélerinages, veillées, etc) et canalisent les interprétations des expériences vers des contenus figuratifs ou abstraits prédéfinis.
En ce sens ce sont plutot des voies sans issue, car elles emprisonnent le mental en créant une dépendance qui ne permet pas à la conscience de se développer librement : il y avait une issue, elles la comblent.
L’homme libre est aussi seul que lorsqu’il s’est retrouvé la première fois devant l’océan, car il est à la fois la vie et la mort en un seul instant, ce qui ouvre une porte sur l’infini. Il n’existe plus en tant qu’individu séparé du reste.
Tout le monde sait celà, mais il est difficile d’y réaccéder. Celà nécessite un cheminement intérieur dans lequel personne ne peut remplacer sa propre conscience par une quelconque volonté, et dans lequel le chercheur est juste face à lui-même.
Et comme tout nous attire vers des solutions extérieures à nous même, nous sommes même prêts à acheter un bout de conscience à un provider Internet dans un fil de discussion. Gageons qu’il y là un bon business model à développer pour un successeur à FaceBook !
Il y a des succédanés exhaltés qui donnent l’illusion de ce partage dans l’infini dont nous avons l’intuition, et la religion en fait partie. S’il y a des hommes et des femmes de bien dans n’importe quelle religion, ce que je ne nie pas, les religions n’y sont pour rien, et ça ne leur donne pas plus de valeur : c’est juste que ces hommes et ces femmes accèdent à leur conscience dhumanité profonde, tout comme il y a des hommes et des femmes de bien dans tout courant d’idée ou mode de vie (enfin presque tous). Et pour eux la religion n’est pas une compensation.
Est-ce donc la religion le problème ? Ne serait-ce pas plutôt la difficulté des hommes à accepter cette solitude dans la séparation de leur propre conscience, et le besoin de la combler (sexe, prestige, argent.... ou religion) par peur d’une souffrance toute illusoire .... qui génère une souffrance terrible d’attachement douloureux à l’extérieur en retour.