@ Chalot
Plus généralement, il faut que la France et l’Union Européenne adoptent l’équivalent du premier amendement aux USA : liberté quasi totale d’expression, ce qui signifie liberté totale d’expression même et surtout pour les opinions qui nous déplaisent au plus haut point !
Il y a en France une accumulation de loi qui, en raison de bonnes intentions ( limiter le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, le sexisme etc ... ) limitent de façon inconsidérée la liberté d’expression. Or, ce n’est pas parce qu’on empêche légalement des opinions de s’exprimer qu’elles ne s’expriment pas, et qu’elles cessent pour autant d’exister.
Par ailleurs, si des personnes sont sanctionnées pour des délits d’opinion ( cf le récent procès contre Zemmour ), l’effet principal de cette sanction est en général de renforcer la conviction de ceux qui partagent l’opinion des personnes sanctionnées.
Le délit d’injure devrait être aboli (dans un pays où des millions de personnes s’injurient quotidiennement, ce délit est un anachronisme absurde )
De même , le délit d’incitation à la haine raciale, qui sert de prétexte juridique actuellement à tous les procès en blasphème ( contre Charlie Hebdo, contre Houellebecq ) doit être remplacée par un délit plus précis : l’incitation à la violence ou au meurtre ( quelle que soit le motif de l’incitation à la violence ou au meurtre ).
En effet
- d’une part, en principe la loi est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. La loi sur l’incitation à la haine raciale divise les citoyens en catégories protégées et catégories non protégées. Si quelqu’un dit « les membres de la race x sont des escrocs », il tombe sous le coup de la loi, s’il dit « les garagistes ( ou les plombiers) sont des escrocs », il ne risque rien ! Il y a donc création législative de plusieurs catégories de victimes, celles qui sont protégées par la loi et celles qui ne le sont pas !
- d’autre part, l’incitation à la haine raciale est un concept tellement flou juridiquement qu’il est abusivement détourné pour tenter de sanctionner le blasphème ( jusqu’ici sans succès, fort heureusement ). Néanmoins, il est scandaleux que des procès abusifs en blasphème déguisés en procès en incitation à la haine raciale obligent des citoyens qui n’ont fait qu’exprimer leurs opinions sur telle ou telle religion, à payer des sommes considérables en frais d’avocat pour défendre leur droit à la libre expression.
Tout ceci fait qu’il faut militer pour que la liberté d’expression fasse l’objet, en France et si possible dans toute l’UE, d’un premier amendement façon USA : liberté totale d’expression, sauf pour les appels aux meurtres et à la violence.