Mouais, il faudrait m’expliquer en quoi le fait de sacraliser la liberté d’expression est une bonne chose. Justement, ils le font aux USA, le résultat, c’est quand même justement que les créationnistes y sont des plus influents. Tout simplement parce que la meilleur façon pour flinguer une théorie n’est pas de faire taire son porteur, mais bien de la noyer sous un flot d’information fausse.
Vous sous-estimez fortement les dégâts que peuvent provoquer de fausses informations. Les conséquences des mensonges et déformations faites à propos des arabes et autre immigrés sont justement source de bon nombre de problèmes pour ces derniers (difficulté pour trouver un emploi, un logement, etc) et les poussent dans le camps du communautarisme, puis, petit à petit, de la révolte. C’est donc naturellement que de tels propos, qui sont une menace pour la sociétés, sont bannis.
Car il faut comprendre que la liberté de parole n’est valable que quand elle est la liberté de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. La liberté de désinformer, c’est une liberté fondamentalement nuisible, c’est la liberté que seul les pire crapules réclament.
Et ce n’est au final pas cette liberté là que Charlie Hebdo utilise. Il utilise, lui, une liberté tout à fait légale, celle de rire de tout et de provoquer par les mots et le dessin qui ils veulent. Cette liberté, je suis d’accord avec vous, doit être préservée. Et je vous accorde qu’une petite poignée d’excités voudrait la supprimer, et que cette petite poignée a des portes paroles plus visible dans la communauté musulmane, les ténors des autres religions s’étant résigné à en prendre plein la tête.
Néanmoins, et là je rejoints tout à fait le gouvernement, le fait qu’une liberté soit à notre disposition ne doit pas nous inciter à en abuser. Le fait d’avoir le droit de se moquer de l’autre doit rester, mais les abus, s’ils ne doivent pas être sanctionnés par la loi, doivent l’être par le mépris. Et Charlie mérite notre mépris, en se moquant ouvertement d’un groupe déjà fortement vexé par des propos d’une stupidité difficilement égalable. Savoir ne pas jeter de l’huile sur le feu, c’est la base même de la vie en société. Le droit au blasphème n’est pas un devoir de blasphème. Charlie a mérité les remarques du gouvernement : vous pouvez continuer à faire ça, mais pas sans mériter notre mépris.