Le titre de l’article est provocateur mais le propos est pertinent.
Je trouve aussi que l’on donne trop de leçons aux élèves. Celles-ci ont au moins deux inconvénients : elles surchagent des journées déjà très longues pour les enfants ( si l’élève prend un car, il se lève parfois à 6h30 et rentre à 18h30 chez lui en collège), elles accroissent les inégalités sociales entre ceux qui sont portés par leur famille et les autres.
Il faut cependant faire des distinctions en fonction de l’âge des enfants. Au primaire, les leçons doivent être minimales ( une lecture, un petit exercice déjà étudié en cours, une comptine à retenir). Au collège, elles doivent être légères ( une revision pour un devoir, une petite recherche dans le manuel, quelques exercices). Au lycée on peut en demander plus aux adolescents sans jamais oublier que l’essentiel des apprentissages se font en cours.
Il y a des excès que n’importe quel parent peut constater, mais ils en sont souvent responsables car beaucoup considèrent qu’un bon enseignant est celui qui donne beaucoup de leçons. Certains profs se font ainsi une réputation de rigueur et de sérieux à peu de frais, souvent injustifiée en assomant les élèves de leçons.
Le résultat est simple, ce sont les parents qui finissent par faire les leçons de leur progéniture. Une amie dont les enfants avaient une institutrice réputée pour ensevelir les gosses sous des tonnes de devoirs me racontait que les parents, à la sortie de l’école se demandaient en rigolant combien ils avaient eu à leur dernier devoir maison...
La réussite à l’école ne dépend pas de la quantité de leçons données. Elle dépend d’abord de l’investissement des familles puis du travail des enseignants. C’est cette alchimie qui fait les bons élèves.