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Commentaire de pazuzu

sur La lapidation n'est pas un fruit du Coran !


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pazuzu pazuzu 10 octobre 2012 13:15

Parmi ces hadiths sahihs traitant de la lapidation, deux sont particulièrement instructifs. Le premier parce qu’il montre la filiation entre la loi mosaïque et celle de l’islam. Il date de peu après l’hégire, à l’époque où Mahomet, fuyant la Mecque pour Yathrib (devenu par la suite Médine), s’y était installé depuis peu, et s’était vu proposer par les tribus juives qui peuplaient essentiellement l’oasis de servir d’arbitre dans leurs différends :

« Abdullah bin’Umar rapporte qu’un juif et une juive ont été amenés devant le messager d’Allah pour avoir commis l’adultère. Le messager d’Allah vint voir les juifs et leur dit : « Que trouve-t-on dans la Torah pour celui qui commet l’adultère ? ». Ils dirent : « On noircit leur visages et on les fait monter ensemble sur un âne avec leurs visages tournés dans des directions opposées, et ensuite on les promène dans la ville. ». Il dit  : « Amenez la Torah pour vérifier si vous avez raison. ». Ils l’ont amenée et l’ont récitée jusqu’au verset qui concerne la lapidation ; la personne qui lisait a mis sa main sur ce verset et a lu ce qui n’était pas masqué par sa main. Abdullah b. Salim qui était avec le messager d’Allah dit : « Ordonne-lui d’enlever sa main. ». Il l’enleva et il y avait à la place le verset relatif à la lapidation. Alors l’envoyé d’Allah prononça son jugement et ordonna que les deux personnes soient lapidées à mort. Abdullah b. ’Umar dit : « J’étais un de ceux qui les ont lapidés et j’ai vu l’homme protéger la femme avec son corps. » (Muslim, Livre 17, no.4211 ; mentionné aussi notamment par Abu Dawud)

Comme on peut donc le voir, et si on en croit ce hadith, les juifs du Hejaz contemporains de Mahomet étaient déjà à l’époque pour le moins réticents à appliquer la lapidation, malgré sa mention dans la Torah, préférant la remplacer par une peine humiliante, mais ni douloureuse ni mortelle. C’est Mahomet qui l’a restaurée. Et restaurée pour l’éternité, puisque le Coran interdit tout changement dans la loi d’Allah sans limite de temps. D’où son application encore actuellement. Le deuxième hadith sur le sujet présentant un intérêt particulier ne met pas en scène de cas précis de lapidation ordonné par Mahomet (contrairement à la majorité de ces petits textes), mais traite de la mention de cette peine dans le Coran :

« ‘Abdullah b. ‘Abbas a rapporté que ’Umar b. Khattab s’est assis à la chaire du messager d’Allah (paix soit sur lui) et a dit : « En vérité, Allah a envoyé Mahomet (paix soit sur lui) avec la vérité et lui a envoyé le Livre, et le verset de la lapidation était inclus dans ce qui lui a été révélé. Nous l’avons récité, mémorisé et compris. Le messager d’Allah (paix soit sur lui) a prononcé des peines de lapidation à mort (pour les adultères mariés), et après lui nous avons nous aussi ordonné des lapidations, et je crains qu’avec le temps les gens ne (l’oublient et) puissent dire : « Nous ne trouvons pas trace de la punition par lapidation dans le livre d’Allah, et s’égarent en abandonnant ce devoir prescrit par Allah. La lapidation est un devoir envoyé par le livre d’Allah pour les hommes et les femmes mariés qui ont commis l’adultère si la preuve est établie, ou s’il y a grossesse, ou aveu. » (Muslim, Livre 17, no.4194)

Il y aurait donc eu, selon la sunna, un « verset de la lapidation » dans le Coran, mais il en aurait été retiré par la suite (pour l’anecdote, une tradition non étayée par des hadiths, rapporte que le feuillet correspondant aurait été mangé par une chèvre, à l’époque ou la révélation n’était consignée qu’en un exemplaire sur des feuilles de palmier éparses !). Les docteurs de la loi y voient généralement un cas particulier d’abrogation : seule la récitation en serait abrogée, l’application étant, elle, de rigueur.


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