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Esprit curieux. Domaines particulièrement étudiés : Japon et langue japonaise, musique, islam

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  • pazuzu pazuzu 10 octobre 2012 13:21

    [Erratum : dans le premier de mes deux posts ci-dessus : j’ai mis par inadvertance la référence du verset donnant la règle de l’abrogation (2:106) au lieu de celle du verset qui ordonne de prendre Mahomet pour modèle. Ce dernier est le 33:21]



  • pazuzu pazuzu 10 octobre 2012 13:15

    Parmi ces hadiths sahihs traitant de la lapidation, deux sont particulièrement instructifs. Le premier parce qu’il montre la filiation entre la loi mosaïque et celle de l’islam. Il date de peu après l’hégire, à l’époque où Mahomet, fuyant la Mecque pour Yathrib (devenu par la suite Médine), s’y était installé depuis peu, et s’était vu proposer par les tribus juives qui peuplaient essentiellement l’oasis de servir d’arbitre dans leurs différends :

    « Abdullah bin’Umar rapporte qu’un juif et une juive ont été amenés devant le messager d’Allah pour avoir commis l’adultère. Le messager d’Allah vint voir les juifs et leur dit : « Que trouve-t-on dans la Torah pour celui qui commet l’adultère ? ». Ils dirent : « On noircit leur visages et on les fait monter ensemble sur un âne avec leurs visages tournés dans des directions opposées, et ensuite on les promène dans la ville. ». Il dit  : « Amenez la Torah pour vérifier si vous avez raison. ». Ils l’ont amenée et l’ont récitée jusqu’au verset qui concerne la lapidation ; la personne qui lisait a mis sa main sur ce verset et a lu ce qui n’était pas masqué par sa main. Abdullah b. Salim qui était avec le messager d’Allah dit : « Ordonne-lui d’enlever sa main. ». Il l’enleva et il y avait à la place le verset relatif à la lapidation. Alors l’envoyé d’Allah prononça son jugement et ordonna que les deux personnes soient lapidées à mort. Abdullah b. ’Umar dit : « J’étais un de ceux qui les ont lapidés et j’ai vu l’homme protéger la femme avec son corps. » (Muslim, Livre 17, no.4211 ; mentionné aussi notamment par Abu Dawud)

    Comme on peut donc le voir, et si on en croit ce hadith, les juifs du Hejaz contemporains de Mahomet étaient déjà à l’époque pour le moins réticents à appliquer la lapidation, malgré sa mention dans la Torah, préférant la remplacer par une peine humiliante, mais ni douloureuse ni mortelle. C’est Mahomet qui l’a restaurée. Et restaurée pour l’éternité, puisque le Coran interdit tout changement dans la loi d’Allah sans limite de temps. D’où son application encore actuellement. Le deuxième hadith sur le sujet présentant un intérêt particulier ne met pas en scène de cas précis de lapidation ordonné par Mahomet (contrairement à la majorité de ces petits textes), mais traite de la mention de cette peine dans le Coran :

    « ‘Abdullah b. ‘Abbas a rapporté que ’Umar b. Khattab s’est assis à la chaire du messager d’Allah (paix soit sur lui) et a dit : « En vérité, Allah a envoyé Mahomet (paix soit sur lui) avec la vérité et lui a envoyé le Livre, et le verset de la lapidation était inclus dans ce qui lui a été révélé. Nous l’avons récité, mémorisé et compris. Le messager d’Allah (paix soit sur lui) a prononcé des peines de lapidation à mort (pour les adultères mariés), et après lui nous avons nous aussi ordonné des lapidations, et je crains qu’avec le temps les gens ne (l’oublient et) puissent dire : « Nous ne trouvons pas trace de la punition par lapidation dans le livre d’Allah, et s’égarent en abandonnant ce devoir prescrit par Allah. La lapidation est un devoir envoyé par le livre d’Allah pour les hommes et les femmes mariés qui ont commis l’adultère si la preuve est établie, ou s’il y a grossesse, ou aveu. » (Muslim, Livre 17, no.4194)

    Il y aurait donc eu, selon la sunna, un « verset de la lapidation » dans le Coran, mais il en aurait été retiré par la suite (pour l’anecdote, une tradition non étayée par des hadiths, rapporte que le feuillet correspondant aurait été mangé par une chèvre, à l’époque ou la révélation n’était consignée qu’en un exemplaire sur des feuilles de palmier éparses !). Les docteurs de la loi y voient généralement un cas particulier d’abrogation : seule la récitation en serait abrogée, l’application étant, elle, de rigueur.



  • pazuzu pazuzu 10 octobre 2012 01:10

    Etonnant que, concernant une religion en train de transformer complètement nos sociétés, aucun intervenant ne semble avoir la moindre idée du B A -BA de l’islam, à part Catherine Ségurane. Edzez accueille son commentaire, le seul sensé et faisant preuve d’une bonne information de toute cette page avec un « Tu parle sans science et avec meprisance, tu n’es pas credible » le plus méprisant qui soit, alors qu’elle est la seule à effleurer le coeur du problème : bien sûr que ça ne se trouve pas dans le Coran. Mais les sources juridiques de l’islam sont le Coran et la sunna, et non le Coran seul, et dans la sunna, la lapidation figure bien comme sanction de l’adultère.

    La remarque de mjmb « c’est une invention des extrémistes basée sur un « hadith » faussement attribué à Mahomet » est aussi délirante que celle d’Edzez. Ça montre d’abord une ignorance crasse de la question, puisqu’il n’y a AUCUN hadith attribué à Mahomet : tous les hadiths rapportent les faits, gestes et paroles de Mahomet rapportés par des tierces personnes. Il va de soi que ce n’est pas la réalité historique qui importe ici (de ce point de vue, l’existence même de Mahomet est douteuse), mais la manière dont les musulmans perçoivent les choses. Et pour eux, la sunna est essentielle (forcément, c’est le Coran lui-même, verset 2:106, qui ordonne aux croyants de prendre Mahomet pour modèle, et il n’y a que la sunna qui décrit son comportement), et les hadiths qui en sont la matérialisation sont pour eux classés selon une échelle d’authenticité qui va des plus « faibles » aux plus « forts » (sahihs), suivant la fiabilité des rapporteurs et la continuité de la chaîne de transmission (isnad).

    Si on puise uniquement dans les hadiths sahihs, il y en a au moins une bonne vingtaine qui montrent Mahomet, le « beau modèle » ordonnant la lapidation des adultères : Bukhari, Livre 49, no.860, Livre 63, no.195, Livre 78, no.629, Livre 82, nos.803 à 806 ; Muslim, Livre 17, nos.4191, à 4216, Abu Dawud, Livre 38, no.4339 à 4448, etc., etc. Tous ces hadiths ne sont pas une « invention d’extrémistes », mais font partie de la base la plus essentielle de la foi d’absolument tous les musulmans, qu’ils soient « modérés” ou « extrémistes ». C’est tout simplement l’islam, dans ses principes les plus fondamentaux reconnus unanimement par tous les docteurs de la loi, de toutes obédiences.


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