Oui, Esteban, ce qui est incroyable, c’est qu’on trouve des gens pour défendre ces traités. Mais je pense que ces personnes ont pris bien garde de ne pas savoir ce qu’ils contiennent vraiment, sinon, un certain nombre d’entre elles ne pourrait pas soutenir la signature de notre propre aliénation aux marchés financiers.
Mais d’autres savent bien de quoi il retourne, et dissimulent volontairement aux citoyens ce à quoi notre gouvernement est en train de nous engager. Ceux-là sont encore plus coupables. Et l’avenir dira comment ils rendront des comptes de leur attitude actuelle.
Quant à la question des pays du Sud : c’est facile, pour noyer son chien, de dire qu’il a la rage. Je pense, comme d’autres, que la Grèce a été choisie comme test, pour voir jusqu’où le néolibéralisme pouvait aller dans la prise de pouvoir, et de bénéfices, sur une population évoluée.
Pour faire passer des politiques iniques, on joue sur des mécanismes bien connus : choisir un bouc-émissaire, diviser pour régner, faire régner la peur, etc... Le simple fait de « punir » un pays parce que sa dette est élevée ou que son économie bat de l’aile est d’une bêtise insondable, si l’on pense à l’efficacité, pour le pays concerné, de la procédure. Mais c’est très malin si l’on se place du côté des financiers, qui voient leurs bénéfices augmentés, sans que la question de l’indécence de ces bénéfices ne soit posée puisque les coupables sont désignés, et que ce sont censés être les victimes ! C’est une stratégie perverse, qui marche au niveau individuel, groupal, et global. Du moins tant que ces mécanismes ne sont pas mis à jour.