A l’attention de François :
Vous avez déposé ce même commentaire sur mon blog et je vous au répondu ceci :
"François,
Votre commentaire me met très mal à l’aise et ce, pour plusieurs raisons : mon article sur l’enfant-roi ne fait pas référence à certains jeunes plus qu’à d’autres. Relisez, le : « l’enfant-roi n’a pas de couleur, pas d’âge, pas d’origine ». Le thème est donc très généraliste, il concerne la société française dans sa globalité. Je dis en revanche que certains gamins des quartiers se situent dans cette problèmatique. Le pronom indéfini « certains » a donc toute son importance ! Car si ma pratique de terrain en tant qu’éducatrice de rue se situe effectivement très majoritairement auprès de jeunes issus de l’immigration, dire que tous ces jeunes sont tels que ces deux jeunes filles que vous décrivez est une grave imposture. Il est vrai, pour sortir un peu de la langue de bois, que certains jeunes issus de l’immigration sont pris dans une problèmatique dont les causes sont multiples : les conditions d’accueil de leurs parents dans les années 70, le type et le lieu d’hébergement qui leur a été proposé, le regard qui est porté sur eux et la discrimination sociétale que l’on ne peut nier. Jusque-là, beaucoup me suivront dans mon analyse. Il est toutefois d’autres causes qui ne manqueront pas de susciter des grincements de dents, à savoir, un pas vers la société française qui, à mon sens, n’a pas suffisamment été fait par certaines familles (probablement par peur, probablement parce que certains ont dû longtemps espérer retourner au pays), familles qui ont alors eu tendance à vivre et à élever leurs enfants dans un certain repli communautaire, dans une peur de la société dans laquelle ils grandissaient et parfois dans cette idée du retour au pays, ce qui n’aide pas à se sentir chez soi dans un pays qui n’est pas celui de ses parents ! Cela, je l’ai constaté sur le terrain et sur Paris, nous ne parlons donc pas d’endroits reculés de banlieux ou une certaine population est exclue de fait, de la société. Quant au pays d’origine, il demeure imaginaire pour certains gamins, puisqu’ils n’y jamais mis les pieds. Quant cela n’est pas le cas, il ne sont pas toujours bien accepté par le pays d’origine de leurs parents. « Quand ils viennent ici, ils ne savent que mettre le bordel, ils ont ce qu’ils méritent en France, c’est leur comportment qui induit ce qu’ils vivent la-bàs » m’a ton dit à plusieurs reprises lors d’un récent séjours au Maroc.
Aux critères que je viens dénoncer, s’ajoute, une fois encore, seulement pour certaines familles, un contexte social, lorsqu’il s’agit de familles défavorisées ; culturel (la culture de l’Afrique et du Magrheb est en effet très différente de celle de la France) ; éducatif (l’education au pays ne s’exerce pas nécessairement de la même manière qu’en France et l’adaptation n’est pas toujours aisée), enfin un contexte parfois religieux(qui peut également induire une éducation différente, notamment entre les garçons et les filles) peut également jouer son rôle. Je sais que ces derniers arguments ne sont pas politiquement corrects mais refuser d’admettre ce contexte relève pour moi de la langue de bois.
Or la question n’est pas d’incriminer une population (en l’occurence une partie d’une population) mais de regarder la situation en face, de manière à réfléchir en commun à des solutions qui iraient dans l’intérêt de tous. Un pas vers plus d’harmonie, en faisant en sorte que chacun puisse s’y retrouver.
Enfin, votre propos « ce ne sont pas des êtres humains » n’est pas tolérable. S’il est vrai que dans le cas des deux gamines que vous décrivez, il y parfois des paires de claques qui se perdent, nous sommes ici face à un problème qui s’inscrit dans le contexte que je viens de tenter de décrire, de manière schématique. Il n’est pas, François, de peuple, de personne, d’être, qui ne soit moins humain que d’autres. Cette dangereuse théorie n’a pas manqué de faire des ravages dans l’hsitoire de l’homme.
C’est pourquoi, je vais voir s’il est possible d’un point de vue technique de supprimer cette phrase. Je regrette d’ailleurs fortement d’en arriver à ce type de censure ! Mais si la seule possibilité technique qui s’offre à moi n’est que de supprimer le commentaire dans son intégralité, alors je le ferai car ce blog est bien celui d’une liberté d’expression sans langue de bois mais pas celui de propos xénophobes".
Isabelle Buot-Bouttier