Il faut se rendre à l’évidence, qu’il s’agisse dernièrement du Pakistan, de la Lybie, on voit bien que l’islam en tant que tel, c’est-à-dire cette loi constitutionnelle par excellence puisqu’elle se veut l’émanation même du divin et sous laquelle l’on ne peut qu’être soumis, ne peut être discuté ; ce qui est tout le contraire du régime démocratique moderne qui rime avec séparation des pouvoirs, à commencer le politique du religieux. Dire le contraire revient à professer un islam occidentalisé, amoindri au rang d’une philosophie, ce qu’il n’est pas puisqu’il n’y a rien à interpréter, sinon la manière d’appliquer la loi. On connaît l’objection : ce propos est identique à celui des islamistes, qui n’auraient rien compris à l’islam... donc rien ne prouve l’incompatibilité, et dire le contraire serait islamophobe, voilà où nous en sommes semble-t-il.
Sauf que l’on va un peu vite en besogne en avançant que les islamistes n’auraient rien compris à l’islam. Personne, ou presque, ne se demande s’il n’y a pas une relation de cause à effet entre l’islam prêché pleinement, politiquement donc, et le fait que ceux qui y adhèrent veulent voir ceci être réalisé également pleinement. Les cas algériens et pakistanais sont exemplaires. L’islam est religion d’Etat et ses adeptes veulent que l’islam devienne l’Etat même comme il est écrit noir sur blanc. On objecte qu’il ne faut pas interpréter littéralement « comme le font les islamistes ». Sauf que ceux-ci ont bon droit de rétorquer qu’il est difficile de ne pas prendre au pied de la lettre des propos « incréés ».