Trop succinctement :
Contrairement au breton et aux autres langues de l’hexagone, le
français n’est absolument pas menacé en tant que langue vivante. Cela
fait une différence majeure. Ce qui effraie nombre de français est le
recul de leur langue au niveau international. On ne peut absolument pas,
par conséquent, assimiler défense d’une langue régionale (on parle de
survie de langues en l’occurrence) et défense du français à
l’international (qui relève en partie d’une question de prestige).
Parler d’éradication du français relève largement du fantasme. Parler
d’éradication des langues régionales est juste une constatation.
Concernant la réduction de la pluralité linguistique, elle est avant
tout le fait de politiques étatiques. Ce n’est pas l’anglais, ou le
globish si vous voulez, qui a quasiment rayé de la carte l’occitan ou le
breton, mais bien le français.
Quant à la montée des nationalismes régionaux, je pense au contraire
qu’ils font partie dans la plupart des cas d’une aspiration à plus de
démocratie (notamment sociale et culturelle) face à l’autoritarisme des
Etats (Ecosse, Catalogne, Pays Basque, Galice...). D’autre part, si la
xénophobie peut parfois être concomitante à la montée de ces
nationalismes (Flandres), il ne me semble pas au vu des résultats
électoraux en France qu’on puisse en faire une spécificité de la montée
des nationalismes régionaux. Sur l’Europe, si l’époque actuelle marque
un recul net de l’idéal qui l’animait il n’y a pas encore si longtemps,
il n’en reste pas moins que cette institution a permis des avancées,
notamment dans l’avènement de l’idée d’un fédéralisme européen qui
dépasserait les autoritarismes (et antagonismes) étatiques.