@ Magma,
Je veux d’abord dire que je suis en désaccord avec les manifestations de rejet du verdict. On peut ne pas être d’accord, croire ou non la plaignante, mais quand le public s’empare d’une décision avec autant d’émotion pour la décrier et faire pression sur les politiciens, quand deux ministres dénient le verdict en considérant les acquittés comme coupables c’est une pente dangereuse pour la justice. J’espère que justice a été rendue. Je dois accepter que trois semaines de débats ont fondé la décision. Les jurés ne sont pas des salauds qui donnent un permis de violer.
Ensuite je pense que tout ce bruit a comme utilité possible de réfléchir à ce qu’est d’être une victime dans notre société : un statut juridique légitime quand on a été agressé, mais cela devient aussi une posture, un ton, et si l’on y met de l’émotion celle-ci peut parfois primer sur la vérification. En ce sens cela peut n’être pas « innocent » - le mot fait paradoxe. Une victime (démontrée victime) est innocente par principe, pourtant elle peut être poussée à rester dans ce statut et à le prolonger parce que la culture de la victime s’est développée. En ce sens elle peut développer plus que besoin sa posture de victime, que ce soit pour être entendue, ou pour bénéficier de l’attention que cela lui apporte, ou parce que la souffrance est difficile à relativiser. Je ne parle pas ici des fausses accusations.
Quand je vois comment les plaignantes se sont montrées à la presse avec autant de détails, de manière répétée, j’avoue être mal à l’aise. Je ne préjuge pas de ce qu’elles ont vécu ou non et comment elles l’ont vécu. Je vois et j’entends un discours répété dans lequel je ne perçois pas la démarche de résilience. Et je pense que les groupes qui les soutiennent, voire qui les montrent en public, les instrumentalisent. Qui les a conseillées à redire avec autant de détails des choses qui les enfoncent comme le souligne Alinéa ? Cette stratégie les a-t-elle vraiment servies ? Je n’en suis pas sûr.
C’est difficile de sortir de l’émotion dans ce cas, et rien n’est fait pour en sortir : au contraire. Or l’émotion n’est pas bonne juge. Elle sert à envoyer un signal au monde, mais à trop répéter ce signal (les multiples apparitions dans la presse avant, pendant et après le procès) il finit par être affaibli.
Sortir de l’émotion est perçu comme une déloyauté envers la souffrance. Celui qui n’ajoute pas sa voix au discours dominant est mal reçu. Pourtant sortir de l’émotion est indispensable, pour la justice, pour les jurés, les victimes, les accusés, le public. J’ai dû faire ce chemin et prendre sur moi. C’est difficile. Mais c’est nécessaire pour se reconstruire.
Comme le dit Alinéa le pardon ne viendra peut-être pas, bien que je pense qu’il serait libérateur. Mais le plus libérateur est de reprendre sa vie en main et de décider d’en faire quelque chose de bien.
29/10 14:33 - pierregr
« Le stéréotype plaqué sur l’homme est à démonter, il faudra y revenir tant qu’il (...)
29/10 14:24 - pierregr
Votre vécu vous empêche de parler sereinement et le parti pris suinte à chaque ligne. Qui les (...)
24/10 23:51 - hommelibre
@ Magma, Je reprends en partie votre commentaire. Sur les chiffres précis on peut discuter : à (...)
23/10 23:55 - magma
23/10 22:59 - hommelibre
Magma, Désolé de vous faire attendre. Je me propose de vous répondre demain. (...)
23/10 12:26 - magma
je préfère la musique qui m’est un vecteur plus fédérateur. Je ne vous démontre pas... (...)
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