et ben en voilà un post intelligent car il en a dire le Melnik..
Le deuxième document, enserrant le texte originel de Constantin Melnik, est un entretien avec l’historien Sébastien Laurent. Il concerne pour l’essentiel la politique de répression conduite par les services spéciaux (le SDECE), et l’armée durant la guerre d’Algérie. L’auteur s’y montre cruellement désabusé, et d’abord vis-à-vis du général de Gaulle dont il a servi la politique avec tant d’ardeur. Au soir de sa vie, il juge : « Il y avait, chez le Général, quand même, une acceptation de la violence d’État que je trouve, avec le recul, assez effrayante. » Et il ajoute : « Ma participation à cette violence d’État suscite en moi une repentance continuelle. » Sur la pratique de la torture, il se félicite que le général de Gaulle l’ait interdite. Mais sa pratique s’est poursuivie : « On soupçonnait bien que la torture continuait à être pratiquée par les DOP (détachements opérationnels de protection). Mais ils ne dépendaient ni du SDECE ni de Paris, mais du commandement de l’armée en Algérie. (...) Un homme aussi intelligent que de Gaulle ne pouvait pas ne pas soupçonner que les DOP continuaient à agir. »
Melnik revient également sur le « bilan » des services secrets en Algérie. Il affirme dans 1.000 jours à Matignon que pour la seule année 1961, cent trois trafiquants d’armes au profit du FLN ont été tués, deux de leurs avions et sept de leurs navires étant détruits. Il réfute aujourd’hui ces chiffres qui émaneraient de « militaires totalement mégalomanes. » Sur un point crucial de l’action des services secrets dans le conflit algérien, Constantin Melnik a toujours dit que le général de Gaulle avait édicté trois règles : pas d’assassinats en France, pas contre des citoyens français, et accord préalable du Président
Oubliant sans doute que ce problème des ordres non écrits du Président s’est trouvé vingt-cinq ans plus tard au centre de la polémique sur l’affaire Greenpeace, l’historien subodore une « invention », et Melnik vacille : « Je me demande aujourd’hui si ce n’est pas sous la IVe République que cette règle a été édictée. Je ne crois pas que ce soit de Gaulle lui-même. » Sauf que Melnik insiste plus tard sur un fait : « Les instructions de Michel Debré étaient souvent orales ou manuscrites, conservées comme telles par un SDECE, auquel je les remettais régulièrement. » Or les archives du SDECE demeurent fermées depuis 1945... Donc, tout ceci est invérifiable, en l’état.
Le secret d’état sous DeGaulle...