@Romain
Desbois le Cheminot
Comme je souhaite commenter un autre article,
je vais faire vite : désolé si j’ai mal lu. Vous me
corrigerez.
Si
j’étais un chef d’entreprise, je n’engagerais jamais une
personne qui riposte dès qu’un client a une attitude déplacée.
Je ne parle pas des cas extrêmes tels que les coups et blessures,
bien évidemment. Donc, jamais je n’engagerais une personne telle
que vous. Et, pourtant, je suis d’accord avec vous sur vos
sentiments.
Comment est-ce possible et pourquoi ?
Je ne
mélange pas mes sentiments personnels avec mes fonctions : ce
n’est pas professionnel. C’est même puéril.
Je ne
suis pas obligé d’aimer le client, mais, je n’ai pas à le
virer. Cela s’appelle la gestion des risques. Dans le domaine du
tourisme (l’hôtellerie et la restauration, notamment), c’est
pire : les employés subissent les caprices des
clients.
L’employée est facile à remplacer : dix
personnes sont prêtes à prendre sa place et à prendre des coups.
Si elle souhaite être irremplaçable, elle devra avoir largement
plus de diplômes que nous (BAC+4/5 en technologie, bilingues
parfaits, multiculturels), c’est-à-dire, mes copains et
moi.
Pouvez-vous rivaliser avec ces immigrés-là ? Je vous
engage. On peut avoir une aversion pour cela, mais, c’est comme ça
que ça marche. Ce n’est pas moi qui l’ai voulu, c’est
ainsi.
Vous souhaitez changer le système ? Présentez-vous
aux prochaines élections. Vous me direz si c’est aussi
simple.
Moi, je ne suis qu’un immigré : je me tais. Quand
j’étais enfant, j’appelais mes parents quand on m’insultait.
Maintenant, je sais encaisser les coups. Et, vous ?
Enfin,
je l’avais dit, si une employée me regarde comme un portefeuille,
je n’ai pas à avoir de compassion pour elle. Ne parlons même pas
de ceux qui ont un faciès d’immigré qui se font toiser...
Maintenant,
si vous me dites que vous vivez dans le monde des Bisounours...
Sans
rancune, monsieur le cheminot.