Je vais vous décevoir : Zemmour n’est pas un héros pour moi. Je n’ai lu aucun de ses livres. Je ne connais sa position sur le féminisme que par ce qu’il en a parfois dit dans ses émissions ou par le net. Je ne la connais donc qu’imparfaitement. Mais dans ce que j’en connais je me trouve en accord sur quelques points centraux. Pas sur tous. Voyez, il vaut mieux ne pas penser à la place des autres.
Le simple fait que vous écriviez « défendant les pauvres petits hommes » montre votre préjugé misandre et le stéréotype sous-jacent à votre réflexion. On comprend bien que votre stéréotype est classique : les hommes sont forts, n’ont pas besoin d’être défendus, ne peuvent être des victimes, (ils ont des couilles, c’est vrai) et sont violents par nature et par essence. On peut se moquer d’eux sans problème et d’ailleurs ils devraient avoir honte d’être des hommes s’ils sont violence comme s’ils sont victimes.
On est donc en plein stéréotype. Avec votre stéréotype fondé sur des mythes et sur aucune démonstration réelle, on ne va pas loin dans la discussion. Vous construisez sur des croyances, moi je construis sur une analyse.
Les 2% (environ) correspondent à la violence physique significative ou grave des hommes sur les femmes. Les 1,5% c’est l’inverse : la violence physique significative ou grave des femmes sur les hommes. Ces chiffres sont les plus recoupés par les dizaines d’études et enquêtes de victimisation sur le sujet. Je ne comptabilise pas les menaces ou injures, ou besoins de contrôler (par exemple le portable, etc) qui sont selon les études largement réparties et partagées entre femmes et hommes, et qui sont détestables mais n’ont pas la gravité des violences physiques.
Un article parmi d’autres :
http://www.francesoir.fr/actualite/societe/hommes-battus-oublies-des-violences-conjugales-21680.html
Autre exemple du biais misandre. A Zürich en Suisse les plaintes pour violence conjugales proviennent à 25% d’hommes battus (et l’on estime que 2 x moins d’hommes que de femme se plaignent). Or :
"Sur 1625 interventions de la police pour violence domestique en 2008,
explique Cornelia Kranich pour le canton de Zurich, des hommes ont porté
plainte contre leur compagne dans 25% des cas. Mais, sur 1065 mesures
de protection prises par la police – interdiction du domicile pendant 14
jours et/ou interdiction de contact – 67 ont été prises contre des
femmes, soit dans 6% des cas."
http://www.swissinfo.ch/fre/actualite/Premiers_foyers_pour_hommes_battus_et _peres_bafoues.html?cid=7865974
2 poids 2 mesures.
Au Canada, aux Etats-Unis, les indicateurs montrent aussi que la proportion des victimes est assez proche, mais que globalement la violence physique dans le couple est bien moindre en volume que les autres formes de délits ou de crimes.
Sur l’idée que je serais aveuglé par mon affaire perso et que j’aurais un contentieux avec les femmes : non. je ne suis pas aveuglé. Ma vision du monde occidental en est teintée et c’est normal, surtout quand on croyait au féminisme avant cela. Je suis comme des parents qui perdent un enfants dans des conditions dramatiques et qui se battent pour que d’autres parents ne vivent pas cela, ou comme une femme violée qui se bat pour épargenr si possible cela à d’autres. J’ai beaucoup d’autres sujets d’intérêt et j’aime beaucoup les femmes, qui me le rendent bien. Je combats le féminisme et les féministes idéologiques, oui, pas les femmes. Voir de la misogynie dans mon attitude c’est me lire de travers et avec un préjugé anti-hommes - ce que vous avez démontré. Les vrais misogynes sont ceux et celles qui voient les femmes du passé comme des victimes et non comme des êtres qui ont assuré leur part dans la survie de l’espèce. Ce sont eux qui ont une image très négative des femmes, pas moi.
La compassion ? Je ne la laisse pas m’aveugler. je ne nie pas que certains hommes soient violents. Je ne me reconnais pas dans ces hommes. Je n’y reconnais pas mes amis ni les hommes de ma famille. Mais je reconnais aussi que certaines femmes sont violentes. Cette reconnaissance devrait aboutir à ce que la violence soit traitée comme un phénomène global et non comme une charge contre les hommes, car c’est une injustice.
Je continuerai, vous commenterez ce que vous voudrez, je sais que je vais contre le vent actuellement. La pensée unique est féministe. Cela changera.