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Commentaire de hommelibre

sur A20 : la mort d'un prématuré devient une affaire d'Etat


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hommelibre hommelibre 23 octobre 2012 14:29

Je suis déjà une statistique, cela ne me dérange pas. Je comprends par exemple qu’un traitement soit déclaré valable s’il produit un pourcentage assez élevé de résultats positifs, sans pour autant soigner tout le monde.

Oui j’ai eu la chance de bénéficier d’un hôpital. Il a quand-même mis un mois pour poser le diagnostic, ce qui dans ce genre de maladie peut être trop long. C’est comme ça. Je ne prends pas la cape de l’indignation pour exiger que l’hôpital aurait dû poser son diagnostic en 3 jours. Si je n’avais pas survécu c’est que mon temps était fini. Ce n’est pas le cas. J’ai aussi refusé une chimio post opératoire qui ne donnait que 5% de consolidation de l’opération. Voyez, je suis aussi dans les statistiques. C’est normal. Je n’attends pas que l’on installe une unité de cardiologie ou un centre anti-poison à 10 m de chez moi, au cas où il faudrait faire très vite pour me sauver.

On ne construit pas une mat, un hôpital, partout. Oui c’est de la statistique. Quel chiffre minimal de population doit-on compter pour construire cette infrastructure ? Dans chaque village de 30 habitants ? Non bien sûr.

Les chiffres ont un sens. La compassion n’y change rien et ne sert qu’à alimenter des frustrations sociales plutôt que de rendre les gens responsables d’eux-mêmes. Dans le cas présent l’ancienne mat de Figeac n’aurait de toutes façons pas pu traiter ce cas, classée niveau 1. Donc tout commentaire sur le désert médical se résume à savoir si l’on met une mat dans chaque village ou ville de 30, ou 50, ou 100, ou 1’000, ou 10’000 habitants.

C’est bien une question de chiffre, de rapport coût-population, de possibilités financières, de professionnels à former et à payer, de recettes pour alimenter ces dépenses, etc. Et au final d’acceptation que le service public a une limite. Mais si on ne veut pas être une statistique, il faut un hôpital par personne.

L’émotion ne donne décidément rien de bon en politique. Et la mode de « l’indignation pour tout », à part de rapporter à S. Hessel, ne rend pas les populations raisonnables ni responsables. Elle ne sert qu’à braire et à être de plus en plus exigeants et arrogants envers la société et la vie. Et donc plus dépendants et malheureux.


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