@ Traroth :
Lorsque je parle de « valeurs de gauche », j’entends par là « valeurs revendiquées par les gens qui se disent de gauche ».
Bon, voilà où nous en sommes :
- Vous m’avez demandé ce que j’entendais personnellement par gauche et droite.
- Je vous ai répondu tout en émettant l’hypothèse que cette dichotomie est périmée (je le pense sincèrement).
- Vous m’avez répondu par ce que vous pensiez, vous, être de gauche ou de droite.
- Je vous ai montré par l’exemple, semble-t-il, que vos critères n’étaient pas strictement adossés à un camp ou un autre.
- Vous me demandez à nouveau de vous prouver que la dichotomie droite/gauche est désuète.
Que faisons-nous à présent ? Dois-je réitérer mes exemples ? Mieux : je suis tout à fait enclin à ce que vous me convainquiez d’un critère, un seul, tangible, sur lequel fonder cette distinction politique. Lequel choisiriez-vous ? Quel distinguo vous permettrait de croire encore et toujours à l’existence monolithique d’une gauche et d’une droite ? Croyants/Athées ? Vous savez bien que non. Dominants/Dominés ? Vous ne tomberez pas dans la facilité, je le sais... Riches/Pauvres ? Encore pire. Blancs/Non blancs peut-être ? Ou Humanistes/Salopards ? Non, tiens, mieux, façon Bourdieu : Humbles cultivés / Friqués barbares !
La seule réelle dichotomie encore de mise à mes yeux, est celle entre gens qui croient au besoin de hiérarchie et ceux qui l’abhorrent et ne jure que par l’égalité. Et encore, j’ai des amis de gauche qui déplorent l’anéantissement de l’Éducation nationale par les forces nivelantes (sic)...
Non, voyez-vous, je pense que le combat gauche/droite est d’arrière-garde. Je sens que je vous choque, désolé. Ce qu’il s’agit de changer, ce n’est plus un parti, mettre une femme noire, musulmane, pauvre, homosexuelle et communiste à la place d’un homme blanc, catholique, riche, hétérosexuel et « ultralibéral ». Non, tout est à reconstruire, tout. Toute notre démocratie est à revoir. Qui aura le courage de se lancer ?...
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Au sujet de la Résistance : seriez-vous d’accord pour admettre que, dans mon exemple, le bien commun (ou l’intérêt général) durant la Seconde guerre mondiale eût commandé de chasser les Allemands ? Non pas particulièrement au nom des Juifs, mais au nom par-dessus tout de l’imprescriptible liberté de notre nation à disposer d’elle-même ? Oui ? Admettons que oui. J’ai dit et je maintiens que cet intérêt général va à l’encontre de TOUS les intérêts particuliers, c’est-à-dire de tous les intérêts individuels, que ces individus soient résistants - en tant qu’ils doivent faire don de leur vie - ou collabos - en tant qu’ils le paieront, tôt ou tard.