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Commentaire de easy

sur Racisme : Une plaie purulente !


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easy easy 24 octobre 2012 12:44




Laissons de côté les causes. On les connaît trop.

Examinons les solutions possibles.

Simplifions la problématique de l’identité à la question du jus soli, d’autant que vous-mêmes, vous vous fondez largement dessus (vous faites des envieux y compris parmi des descendants de Gallo-romains tant vous chantez bien votre Loire. Ce point n’est pas anodin).

Si donc l’idendification (car c’est une démarche, même pour un natif, a fortiori pour un non natif) est capitale, offrez-lui des éléments d’appropriation.

En l’occurrence transcendantaux puisque vous ne pouvez lui offrir un bout de Loire.

Comme éléments transcendantaux susceptibles de servir de support à une identification au sol, je pense aux principe des morts, des tombes, des cimetières. C’est un argument universellement puissant. 
Dans votre secteur Ouest, il n’y a probablement pas de cimetières à soldats sénégalais. Peut-être qu’en cherchant bien, vous pourriez tout de même trouver quelque tombe.

Auquel cas, une sortie en groupe avec visite aux morts africains pourrait lui donner le sentiment qu’il a enfin une responsabilité qui consiste à défendre cette tombe, ce cimetière et les habitants qui le veillent.

Sur le coup, vous l’entendrez encore vociférer sur le sujet des soldats africains, mais peu importe cette apparence colérique, au fond, il aura fixé ses idées sur ce bout de terre et retenu qu’une tombe ne perdure que si tous les survivants la respectent.

Posons qu’a prirori tous les hommes du monde, à part quelques Diogène, ont besoin d’un totem.
Il y en a alors de deux sortes : les totems qu’on transporte avec soi (gri-gri, religion, kippa...) et ceux qui sont liés au sol.

En l’occurrence, concernant tous les enfants de France issus de parents immigrés, il faut les aider à construire leurs idéaux autour de quelque totem fixe (arbre, rocher, immeuble, monument)


Quand j’étais enfant, à Saïgon, je vivais dans l’enceinte de l’aéroport civil-militaire. Comme c’était juste après le départ des Français suite à Dien Bien Phu, nous vivions donc dans un contexte matériel très français.
Parmi les éléments français, (maisons art déco, avions Caravelle, voitures...) il y avait un truc que les français aimaient bien poser partout où ils allaient : Un poteau de 10 m de haut comportant des flèches indiquant les directions et distances des villes importantes de leur monde (dont Paris évidemment) 

Pourquoi les Français avaient-ils édifié ce poteau indicateur sans aucune utilité matérielle ? Parce qu’il avait une utilité immatérielle. Il leur offrait de reconsidérer le centre de leur monde. Ce n’était plus Paris comme ils l’avaient appris à l’école, mais l’Indochine. En re-situant leur centre du monde à Saïgon, ils pouvaient réduire leur sentiment d’exil, leur nostalgie et du coup s’investir davantage dans le pays. 

En un siècle de présence en Indochine, les Français qui y ont vécu, n’ont pas aimé le pays de la même manière. Au départ, ils n’y voyaient qu’une terre étrangère à exploiter. Mais au fil des générations et de l’édification des tombes de leurs parents, ils en sont devenus amoureux. Pareil en Algérie pour les Pieds-Noirs.



Je ne trouverais pas dommage que dans chaque collège, il y ait chaque année implantation d’un nouveau totem dont les flèches seraient confectionnées par les élèves. Les élèves grandissent, quittent le collège, se marient et un jour, repassent devant avec leurs enfants en leur montrant la flèche à laquelle ils ont participé.
Ce jour-là, ils achèveront leur long processus d’identification au sol.


Il y a mille déclinaisons possibles de ce principe.

Les tags sont la manifestation de ce besoin qu’on les gens de marquer une place de leur présence, immédiate ou transgénérationnelle. Les jeunes dont les parents ne sont propriétaires d’aucun lambeau de terre ne peuvent pas se sentir amoureux de l’endroit où ils vivent. Ils jalousent et vandalisent par dépit. 


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