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Commentaire de easy

sur Le cycle, alpha et oméga de la psychologie


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easy easy 26 octobre 2012 14:07

Vous avez peut-être raison.


Mais sans avoir encore digesté votre thèse, je vois d’emblée que vous retaillez trop la pyramide (Pour obtenir des chiffres ou rapports fabuleux, des egyptologues n’hésiteraient pas à limer le monument ici ou là)

Ainsi du cycle.

Les hommes adorent les choses régulières, prévisibles, reproductibles, ça les rassure.
Ils adorent les cycles.

Des cycles, il y en a vraiment. Mais d’une part ils ne sont jamais parfaits, d’autre part il n’y a pas que des cycles. Il n’y a jamais deux journées météo identiques.

Les cycles les plus proches de la perfection sont les cycles entièrement fabriqués par l’homme, tel le cycle de la rotation d’un moteur de perceuse électrique, d’une montre.
L’homme a même fait de la ponctualité un de ses totems.

Chaque jour, nous prenons le métro à la même heure, descendons à la même station, marchons sur le même trottoir, prenons le même ascenseur. Cycle parfait ?
Non, cycle approximatif.


Oui l’habitude nous rassure et nous faisons tous les jours les mêmes choses pour nous rassurer. M’enfin ce ne sont jamais exactement les mêmes choses que nous vivons et nous devons tout de même improviser. Nous devons même être capables de réagir à un incendie, à un redressement fiscal, à un cancer, à un divorce, ce qui ne se produit pourtant pas souvent.


Si votre thèse est (je n’en sais rien) trop fondée sur le cycle, sur la reproduction à l’identique, vous pourriez rater de considérer la très grande importance de nos capacités à improviser.

Resterait alors à vérifier de combien un individu normal est capable de dévier de ses habitudes, de combien un autiste est capable de le faire.


Or, l’improvisation absolue n’existe peut-être pas, ou alors elle existe mais aboutit à des conneries. 
Un jour, découvrant très tard qu’un camion était quasiment arrêté sur ma file de droite d’une nationale, j’ai eu le réflexe de l’éviter en roulant sans mouvements brusques dans l’herbe. Bien que ça ait semblé être un réflexe surgi de nulle part, je soupçonne avoir eu recours à des idéations déjà installées. J’ai toujours su que pour éviter de rentrer dans le cul d’un camion, il y a la solution de glisser à côté. Je ne suis pas parti de zéro. Je serais parti de zéro, j’aurais sans doute seulement freiné en restant droit et je serais rentré dans ce camion.

Quand un Américain est surpris par l’image du WTC, il crie « Oh my god ! »
Il a beau être très surpris, il réagit immédiatement en piochant dans un schème très conventionnel auquel il a déjà eu recours bien des fois. Et le seul fait d’avoir produit cette expression l’a replacé dans un habitus et déjà rassuré.
Un Papou qui voit la même scène ne dira sans doute rien, ne fera rien parce qu’il ne se sent pas le moins du monde concerné. Si un autiste ne se sent pas concerné, pourquoi réagirait-il ?

D’autre part, dans les cas du genre WTC ou les spectateurs n’ont pas à se préoccuper de leur propre sécurité, où ils n’ont qu’à regarder et à qualifier, il est fréquent qu’en dehors du « Oh my God ! » ils se regardent mutuellement pour savoir comment l’autre qualifie pour qualifier à leur tour. Sur le coup, personne ne sait quoi dire de plus que trois mots. Même les journalistes ne disent que des trivialités alors que l’évènement est extraordinaire.
Ce n’est qu’au fil des semaines qui suivent que chacun parvient à faire long en s’inspirant de ce qu’il a entendu ; que chacun parvient à dire quelque chose d’aussi extraordinaire que l’évènement lui-même.

Quand a survenu Fukushima, les millions de gens qui n’ont pas su quoi en dire de spécifique ont d’abord convoqué le vieux Tchernobyl.



Que ferait un autiste dans des circonstances analogues ?



Autre chose.
 Il y a certes notre part d’habitus qui nous repose, (peu de frais, économie) mais nous ne sommes pas qu’économes. Nous adorons aussi cramer, dépenser, flamber, nous consumer plus que de mesure. Nous adorons gonfler, nous faire gros comme des boeufs.

Il y a donc une part de reproduction à l’identique de ce que font déjà les autres mais il y a aussi une part de « plus » que chacun appporte. Ce qui aboutit à des Reopen.
Une rumeur c’est un type qui se donne de l’importance en mythonnant quelque chose et comme ce qu’il dit est stupéfiant, les autres ne veulent pas restés dominés par ce boeuf, ils l’amplifient en y ajoutant leur grain sel.
Il y a imitation mais avec « plus » à chaque tour. Et ce « plus » d’hystérisation est très important. L’oublier dans une théorie de l’homme, ne dire que l’imitation, c’est rater la vérité.

Les gens ne feraient qu’imiter sans en rajouter le monde serait très différent.



Autre chose.
C’est une vraie question que je vous pose.
Pour un individu normal, conduire un vélo en mettant la main gauche sur la poignée D et la main droite sur la poignée G, c’est ingérable.
Savez-vous comment les différents ’malades mentaux’ se sortent de cette expérience ?


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