Monsieur Mourey,
J’ai lu avec neutralité l’ensemble de vos articles, et je demeure très partagé. D’un côté, ils présentent un intérêt dans le sens où ils abordent l’Histoire sous un angle original, de l’autre côté votre conception des recherches historiques me laisse pantois, ce qui me conduit à prendre avec beaucoup de réserve ce que vous énoncez.
Vous écrivez : « Hier comme aujourd’hui, la recherche historique repose sur trois piliers : une bonne compréhension des textes anciens, la logique, notamment militaire, et ensuite seulement, une bonne interprétation archéologique. »
Pardonnez-moi, mais cela est faux. En effet, l’historien commence par rechercher des preuves, comme tout bon enquêteur. Des preuves archéologiques et des documents. Cela constitue l’essentiel de son travail. Ensuite, l’historien interprète les preuves. C’est déjà, pour tous, un facteur d’erreurs. Pour interpréter une preuve, il faut que soient réunies au moins trois conditions : maîtriser la langue d’origine du document, maîtriser les ressources historiques des collègues et adopter la méthodologie de la recherche. Quant à la logique, je ne sais pas de quoi vous parlez. Ce qui vous paraît logique peut être illogique (ou syllogique) pour quelqu’un d’autre. On peut tout mettre derrière la logique.
Au total, votre oeuvre constitue une bonne narration, et vous devriez en faire un livre. Christian Jacq est très côté en ce moment. Je le dis sans aucun cynisme ou ironie.
Bien à vous