Sur l’immigration, je suis d’accord avec vous. Même les immigrés qui sont déjà là se rendent compte que la France n’a objectivement plus les moyens de faire face. Je crois qu’on devrait aborder le sujet dans la sérénité. J’ai toujours déploré qu’on laisse ce sujet entre les mains de l’extrême-droite qui, dès qu’elle ouvre la bouche se fait accabler d’insultes (fachos, racistes, nazis,...). A la fin, on n’a rien dit de nouveau et on a rien compris en l’affaire. Ce comportement presque puéril de notre classe politique est à l’image d’un « cinéma » qu’on rejoue en boucle et dont les acteurs se partageraient les rôles.
Pour ce qui me concerne, l’immigration économique ou de peuplement me laisse dans l’expectative. Je crois que la France est parfaitement en mesure de fournir de la main d’oeuvre de qualité aux secteurs d’activité présentés toujours comme en souffrance et qui nécessiteraient l’ouverture des frontières. Idem pour l’immigration de peuplement. On dit qu’il faut faire venir du monde pour assurer la prise en charge à l’avenir de notre population vieillissante. Peut-être, mais on peut aussi faire remarquer que pour assurer l’équilibre des comptes de retraite, il faut que les gens travaillent et cotisent. S’il n’y a pas assez de travail et de cotisants, même un petit groupe de retraité ne sera pas correctement pris en charge.
La seule question difficile, pour moi, au sujet de l’immigration, est celle des réfugiés politiques. Cher Daniel, il se passe des choses atroces dans le monde. Les gens fuient les massacres, les tortures et les persécutions du simple fait de ne pas appartenir au « bon groupe ethnique ». Comme militant des droits de l’Homme, je crois qu’à ces rescapés-là, la France, Patrie des droits de l’Homme, peut faire l’effort d’ouvrir sa porte. Ce monde incertain dans lequel nous vivons ne permet à personne de se convaincre qu’il ne sera pas obligé un jour d’aller se réfugier quelque part pour fuir la violence et les persécutions. La France ne pourra pas tous les accueillir, mais les quelques uns qu’elle aura mis à l’abri transmettront, on le sait, le message de reconnaissance à leurs enfants et à leurs petits enfants. Pensez seulement aux Espagnols qui avaient dû quitter leur pays pour fuir la dictature du Général Franco...