Quand Laurent Joffrin écrit : « la France s’apprête à mettre fin à une discrimination deux ou trois fois millénaire » en légalisant le « mariage pour tous »
il se trompe de paradigme : il n’y a pas de discriminations, lesquelles relèvent de la loi, des us et des coutumes, mais d’inégalités naturelles, lesquelles relèvent de l’état de nature, de la contingence ; le couple homosexuel est stérile par nature, et le mariage est l’institution familiale par définition.
Mais il est vrai que l’ultralibéralisme a entrepris de réformer les lois naturelle et de plier le monde à sa convenance, ou plutôt celle des mafias qui ont étendue leurs tentacules sur tout ce qui légifère, juge et décide.
Loin de moi l’idée de dire que la communauté homosexuelle est une mafia, je m’en garderai bien, et d’ailleurs je ne le pense pas. Au contraire, je fais référence à cette analyse (*) que j’ai jugée pertinente et qui me fait dire que Les mafias ne sont pas une spécificité du libéralisme, c’est le libéralisme qui est une spécificité des mafias.
(*) « Le capitalisme contemporain est devenu par la force de la logique de l’accumulation, un « capitalisme de connivence ». Le terme anglais « crony capitalism » ne peut plus être réservé aux seules formes « sous-développées et corrompues » de l’Asie du Sud est et de l’Amérique latine que les « vrais économistes » (c’est à dire les croyants sincères et convaincus des vertus du libéralisme) fustigeaient hier. Il s’applique désormais aussi bien au capitalisme contemporain des États-Unis et de l’Europe. ... Dans son comportement courant, (cette classe dirigeante) se rapproche alors de ce qu’on connaît de celui des « mafias », quand bien même le terme paraîtrait insultant et extrême ». ( L’Europe
s’est alignée sur les États-Unis, avec son « capitalisme de connivence »
et riposte en ayant recours au moralisme et au gouvernement des juges.
Seule une remise en question totale du système capitaliste pourrait y
mettre fin. Par Samir Amin, économiste et président du World Forum for Alternatives.)