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Commentaire de Pierre Régnier

sur Le déni de la violence monothéiste à l'occasion de la polémique Onfray/Soler de cet été


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Pierre Régnier Pierre Régnier 8 novembre 2012 15:24


@ davideduardo

et @ Ornithorynque (du 8 nov à 10 h 48 ci-dessous)

 

L’auteur et lulupipistrelle ont raison : l’Ancien Testament est bien l’un au moins des créateurs d’une forme de racisme et « d’apartheid ». Mais je ne suis pas historien et ne m’aventurerai pas à dire s’il en est au sens propre « l’inventeur », ni quelle est sa place dans leur « création » par rapport aux autres grands courants civilisationnels qui lui sont contemporains, antérieurs ou postérieurs.

 

Ce qui me paraît aujourd’hui (pour nos enfants et petits-enfants…) le plus important c’est de comprendre pourquoi les croyants sincères des monothéismes ne peuvent toujours pas reconnaître cette réalité et, a fortiori, combattre la déplorable utilisation toujours faite du mensonge religieux sur ce point précis tout à fait monstrueux.

 

Petite parenthèse : il y a quelques années j’avais cru avoir trouvé enfin l’intellectuel qui allait mettre les pieds dans le plat « de l’intérieur ». J’avais écrit au journal La Vie à Jean-Claude Guillebaud (dont Jean-Pierre Castel m’informe ici sur l’évolution ultérieure) pour l’inviter à combattre la théologie criminogène - je ne suis pas sûr que j’employais alors cette expression - au sein de l’église catholique.

 

L’homme était cultivé, d’esprit indépendant et il ne manquait pas de courage, il avait prouvé qu’il était capable de se remettre sérieusement en question. Un premier échange m’avait convaincu que j’avais visé juste. Mais non. La suite me montra qu’il était décidé à « rester dans le rang » du catholicisme officiel dogmatisé (en le bousculant superficiellement tout de même un peu sur des points secondaires, comme il est de règle à La Vie).

 

Qui a jamais lu dans des écrits - romans mis à part - des appels à commettre un génocide aussi explicites que ceux que « Dieu » prononce dans le Livre de Josué ? Les nazis eux-mêmes se gardaient bien de rendre publics aussi clairement leurs intentions en la matière.

 

Pourtant, c’est toujours la position officielle de l’église catholique : ne pas mettre en doute le fait que ces appels sont bien, comme tout le reste des "Ecritures saintes« , l’authentique »Parole de Dieu« (le même que celui du Jésus des Evangiles... »faut l’faire !"). Concentrer seulement son énergie intellectuelle, appuyée sur son inébranlable foi, dans la recherche des meilleures « interprétations » de cette épouvantable confirmation contradictoire, telle est toujours la "bonne manière« d’être aujourd’hui »un bon chrétien" !

 

Le mur à abattre, pour les croyants honnêtes et qui veulent sincèrement la pacification religieuse (indispensable à la paix du monde) est alors très clairement celui-ci : c’est ce mur qui leur interdit le regard honnête sur les textes jadis sacralisés parce qu’il est contraire au maintien dans le dogmatisme, lequel est indispensable, lui, pour que ce soit le pouvoir temporel de l’Eglise qui continue de dicter la conduite des croyants, au mépris du grand principe de base qui fonde théoriquement le christianisme.

 

Le devoir d’honnêteté retrouvé, les catholiques pourront alors, avec leurs frères de toute la communauté humaine (croyants honnêtes des autres religions, agnostiques, athées, indifférents en matière religieuse…) se consacrer à la paix du monde. Et eux pourront le faire en s’appuyant éventuellement sur le meilleur de leurs écritures humaines désacralisées (Ancien Testament compris), seulement le meilleur, le pire étant désormais considéré par eux comme n’étant pas, ne pouvant pas être « de Dieu ».

 

Priorité dans la méthode, me semble-t-il : publiquement -dogmatiser / -sacraliser / -diviniser la parole humaine criminogène jadis divinisée, sacralisée et dogmatisée.

 

 

PS : il faut lire le  »Qui est Dieu ?" de Jean Soler. C’est un livre de la plus haute importance en ces temps de réanimation concrète de la violence islamique sacralisée - copiée jadis sur la violence précédemment sacralisée par le judaïsme et (re)sacralisée par le christianisme (trahissant ainsi le merveilleux réformateur Jésus dont il se prétendait le disciple).



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