@ Pierre Reignier
L’originalité des religions monothéistes n’est pas l’éthique
(« Aime ton prochain comme toi-même » est chez Confucius,
Bouddha, Zarathoustra, la Torah, voire dans la Confession négative des
Egyptiens, et « aime ton ennemi » chez Sénèque), mais la
source de l’éthique : un dieu transcendant exclusiviste. Ce que Jésus n’a
jamais remis en cause.
Je crois que la violence des 3 religions monothéistes repose
sur la même base, celle du dieu jaloux qui ordonne de détruire les idoles,
c’est à dire les dieux des autres. C’est pour cette raison qu’il est oiseux de
stigmatiser telle ou telle des 3, qui ont été violentes à leur façon suivant
les lieux et les époques, mais que c’est à ce pilier du dieu jaloux qu’il
faudrait s’en prendre.
Je suis bien d’accord avec vous que la désacralisation des textes pourrait être
une piste, à savoir prendre ces textes pour des témoignages humains, sans doute
inspirés comme tout auteur peut l’être, mais sans la garantie d’une
sacralisation divine.
Le problème est que 1) c’est une demande contre la nature même de ces
religions, contre la notion de vérité révélée, 2) c’est une démarche
intellectuelle, qui perdrait en route l’essentiel des militants, que donc
aucune autorité religieuse ne pourra suivre 3) c’est un aliment dont tous les
fondamentalistes feront leur miel.
Une autre piste : créer un groupe de travail regroupant des représentants
attitrés des 3 religions et acceptant de travailler sur la dénonciation du dieu
jaloux, sous une forme à élaborer ? J’en connais peut-être un dans le judaïsme,
dans le christianisme un prêtre défroqué professeur de philosophie,…