@ Jean-Pierre Castel
éléments pour l’éventuel groupe
de travail (suite)
Dans un texte
postérieur, Spiritualité et criminalité (juin 2002) j’écrivais ceci :
» Dans Le
Guide des égarés Maïmonide est tout à
fait clair, explicite, insistant : Dieu, « parfait en actes », intervient bien pour exercer ou commander de
très justes massacres d’êtres humains. "Nous trouvons, au nombre de ses
actions qui se manifestent sur les hommes, de grandes calamités qui fondent sur
certains individus pour les anéantir, ou qui enveloppent dans leur destruction
des familles, et même une contrée entière, font périr plusieurs générations à
la fois et ne laissent ni culture ni progéniture, comme, p. ex., les
croulements de sol, les tremblements de terre, les foudres destructrices,
l’expédition faite par un peuple contre un autre pour le détruire par le glaive
et pour effacer sa trace"
(c’est moi qui souligne). Ces actions de Dieu "sont nécessaires pour
gouverner les états ; car la suprême vertu de l’homme est de se rendre semblable
à Dieu autant qu’il le peut, c’est-à-dire que nous devons rendre semblables nos
actions aux siennes…". Maïmonide
donne même ici une intéressante explication sur la fameuse précision contenue
dans le Décalogue : "je suis un Dieu jaloux, châtiant la faute des
pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération" (Ex.
20,5). « On s’est borné »,
dit Maïmonide, "à quatre générations, parce que l’homme ne peut voir de
sa postérité que tout au plus la quatrième génération. Ainsi, lorsqu’on tue la
population d’une ville livrée à l’idolâtrie, on tue le vieillard idolâtre et sa
race jusqu’à l’arrière-petit-fils, qui est l’enfant de quatrième génération..
On a donc, en quelque sorte, indiqué qu’au nombre des commandements de Dieu (je souligne) qui indubitablement font partie
de ses actions, est celui de
tuer les descendants des idolâtres, quoique jeunes enfants, pêle-mêle avec
leurs pères et leurs grand-pères
…/…
Pour Maïmonide Dieu commande bien des massacres mais il le fait
« en raison du démérite de ceux qui sont punis » ; on ne doit en aucun cas y voir "des
actions comme celles qui, chez nous, émanent d’une disposition de l’âme,
savoir, de la jalousie, de la vengeance, de la haine ou de la colère". C’est d’ailleurs ainsi que ce passage sur la
prétendue juste violence pratiquée et voulue par Dieu se veut édifiant : "celui
qui gouverne l’état, s’il est prophète"
doit bien "faire disparaître tous ceux qui se détournent des voies de
la vérité« , »un acte qu’exige la raison humaine" mais il doit le faire en prenant Dieu pour
modèle et en tentant d’oublier ses mauvaises motivations humaines "à
tel point qu’il doit ordonner de brûler un individu, sans éprouver contre lui
ni indignation, ni colère ni haine, n’ayant égard, au contraire, qu’à ce qu’il
lui paraîtra avoir mérité, et considérant ce que l’accomplissement de cet acte
a de souverainement utile pour la grande multitude".
Maïmonide ajoute enfin, comme le font presque toujours les auteurs de
textes, sacralisés ou non, qui affirment et justifient la violence de Dieu :
"Malgré tout cela, il faut que les actes de miséricorde, de pardon, de
commisération et de bienveillance, émanent de celui qui gouverne l’état, bien
plus fréquemment que les actes de punition…
C’est là aussi la base de la
lâcheté des responsables laïcs qui se refusent à mettre en application ce
nécessaire et urgent devoir républicain : exiger des responsables religieux
qu’ils mettent leur religion en situation de compatibilité avec les Droits de
la personne humaine. "
C’est aujourd’hui que
je souligne les dernières lignes.
Car c’est en effet
devenu pour moi le plus évident et le plus grave : dans la complicité de
fait qu’ils apportent au totalitarisme islamique, la Droite sarkozienne d’hier, la pseudo-Gauche
gouvernementale d’Hollande, la pseudo extrême-Gauche, les écologistes cohn-bendistes…
sont en train de devenir pires encore que Benoît XVI et son Eglise dans la
réanimation de la violence religieuse en France et dans le monde.