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SEPH
10 novembre 2012 10:38
LE FMI A TOUT FAUX, VOICI L’AVEU « tardif » D’UN EX-MEMBRE DU FMI AU SUJET DE LA GRECE :
il faut un effacement de dette massif, selon un ex-membre du FMI
10/11/2012
WASHINGTON - Les bailleurs de fonds internationaux de la Grèce
doivent consentir au plus vite un effacement de dette massif pour
combler le trou de financement du pays, a assuré vendredi à l’AFP Arvind
Virmani qui vient de quitter ses fonctions de représentant de l’Inde au
FMI.
La dette grecque ne peut pas être supportable sans un effacement de
dette massif, qu’on désigne poliment sous le terme de restructuration,
quelles que soient les réformes que le gouvernement grec appliquera, a
indiqué M. Virmani.
Au sein de la zone euro, les Etats les plus solides ont refusé de
reconnaître cette réalité, même après que le FMI a commencé, peut-être
un peu tardivement, à l’admettre, a ajouté M. Virmani, qui a siégé au
conseil d’administration du Fonds monétaire international entre 2009 et
octobre 2012.
Selon lui, c’est aux pays européens dont les établissements
financiers ont quitté en urgence la Grèce et d’autres pays frappés par
la crise de la dette d’assurer la plus grande part de cet effacement.
La Grèce, qui attend le versement d’une tranche d’aide vitale pour
ses finances, fait face à un double problème de financement et de dette
abyssale que ses créanciers internationaux (FMI, Union européenne et
Banque centrale européenne) peinent à régler.
Les ministres des Finances de la zone euro pourraient annoncer avoir
trouvé un terrain d’entente lundi lors de leur réunion, même si
l’Allemagne a affirmé jeudi qu’un accord ne serait pas conclu avant
plusieurs semaines.
Plus on retarde la décision, plus le coût sera grand pour les
créanciers et la population grecque, note M. Virmani dans un courriel à
l’AFP.
C’est lié au fait que dans la situation actuelle en Grèce, les
nouveaux fonds apportés au pays servent surtout à rembourser des
prêteurs imprudents (et les pays qui souffriraient d’une contagion),
déplore-t-il, sans donner plus de précisions.
M. Virmani reproche par ailleurs au FMI d’avoir privilégié la pensée
conventionnelle européenne en prônant des plans d’austérité drastiques
en Europe, dont le Fonds lui-même commence à douter.
Selon lui, l’institution a négligé les voix non-conformistes qui
mettaient en garde contre l’impact négatif d’une réduction immédiate des
dépenses sur la croissance et la dette.
Le Fonds a récemment admis avoir sous-estimé cet impact, estimant
par ailleurs que l’austérité pourrait devenir socialement et
politiquement intenable.
Comme dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais, a commenté M.
Virmani, qui assure par ailleurs que le FMI risque de perdre sa
légitimité s’il n’accorde pas plus poids aux pays émergents.