@Samuel,
Dans l’esprit de Camus les nations sont des « personnes morales » (un peu comme des SARL mais avec des statuts particuliers), pas des individus.
En ce qui concerne la « reconnaissance », ce n’est pas aux Etats de l’accaparer. On l’a bien noté d’ailleurs quand l’état a voulu « reconnaitre » les« bienfaits de la colonisation » : l’opposition a été unanime, et il n’y a pas eu de reconnaissance. De la même maniére il n’a pas à « reconnaitre » les « méfaits de la colonisation ».
L’Histoire n’est pas l’affaire de l’état. C’est l’affaire de tous. Les Historiens n’ayant qu’un rôle d’expertise, relatif d’ailleurs.
A cet égard la « reconnaissance » du 17/10/61 est éclairante : Hollande a « reconnu » un « crime » dont la réalité n’est pas validée par tous les historiens (voir les différentes
controverses à ce sujet). De fait Hollande a reconnu une Histoire partiale et partielle.
L’Histoire est jonchée de Timisoara, de Katyn, de Melouza..et autres bidonages (au moins ceux- ci ont ils été « démasqués »).
Enfin même si les faits sont indéniables, ils n’ont pas à devenir de fait la propriété de lobbys (et du plus gros lobby en particulier : l’état).
Seul point où je peux être d’accord avec vous : des « reconnaissances » réciproques peuvent être élaborées , mais par le biais des sociétés civiles (pas des états). On peut par exemple imaginer des commissions d’historiens et de temoins, voir de simples citoyens, enquêtant et bâtissant des histoires (ou plutot des « mémoires » ) communes. Ce serait interressant pour la guerre d’Algerie , mais impossible tant qu’il n’y aura pas de démocratie en Algérie.