• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Krokodilo

sur Le mauvais tour de Babel


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Krokodilo Krokodilo 10 novembre 2012 13:25

Nous (espérantophones ou espérantistes militants) sommes toujours soupçonnés de gonfler les chiffres dans un but militant. Il ne s’agit pas de prétendre que c’est aussi répandu que l’anglais massacré (broken english), ce serait absurde. 

Mais il faut remarquer que c’est une question sans réponse valable faute de définition : qu’est-ce qu’un locuteur dans une langue seconde ou troisième ? Le plus souvent on compte les locuteurs natifs, en anglais, en français, etc. Mais dès qu’on se pose la question dans une langue étrangère ou même régionale, ça devient ardu : quel niveau accepter comme locuteur : fluide capable de discuter de tous les sujets, foot, politique, cinéma, philosophie ? Dans ce cas, sans être méchant, on peut dire qu’il n’y a pratiquement aucun locuteur de breton, catalan (côté français) ou occitan ! 
Idem pour l’anglais : combien y a-t-il de locuteurs d’anglais en France ? A une échelle certes bien plus modeste, c’est le même problème pour l’anglais langue étrangère que pour l’espéranto : compte-t-on les fluides (« fluent english »), capables de parler, lire, traduire, écrire, les hésitants à l’oral (faute de pratique comme moi) mais pouvant lire assez facilement, les bafouillants (éternels débutants comme il en existe beaucoup en anglais) ou ceux qui ne connaissent que quelques mots ? La tendance générale est de largement surestimer son niveau ! Voire les sympathisants qui ont appris les bases (faciles), aiment l’idée de l’espéranto mais ont laissé tomber faute d’utilité dans leur quotidien ?
Aux espérantistes, on demande souvent sans penser à mal « combien êtes-vous ? » tandis qu’on ne se pose pas la question pour l’anglais qui bénéficie pourtant d’un incroyable investissement financier et en temps, imposé à l’école, outre qu’on baigne depuis l’enfance dans une ambiance culturelle anglophone assez marquée qui nous fournit déjà du vocabulaire passivement.
Faute de réponse, je dirais que le nombre d’espérantophones est étonnamment grand compte tenu du boycottage que le sujet subit dans (la plupart) des médias français et du refus de sa possibilité en option au bac ! La récente pétition a atteint les 30.000 signatures.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès