vous avez invalidé le premier en le comparant au second
J’ai appliqué ce raisonnement simple :
-si on considère que l’avortement est un droit naturel
-si on considère que l’individu à naître possède un droit naturel à vivre
-Alors la situation d’une femme enceinte qui voudrait avorter est problématique, car son droit à elle s’oppose au droit de l’enfant à naître. Il y a deux droits qui s’opposent. Vous comprenez ?
Vous avez répété en substance et ad nauséam que le fœtus étant destiné à devenir un être vivant avait le droit à la vie.
Non, c’est plus subtil que ça.
D’abord je répète que ce n’est pas cette approche que je mets en avant, mais que j’ai parlé du droit pour vous montrer l’absurdité de votre démarche. Mais le raisonnement n’en reste pas moins juste considéré sous cet angle-là.
Soit on considère que le foetus est un individu, et alors il a le droit (positif) à la vie, conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme.
Soit on considère qu’il n’en est pas un, mais alors on ne peut nier qu’il va le devenir, et que le futur, hypothétique individu sera lui aussi pourvu du droit à la vie.
On voit bien que le fait que l’individu existe déjà ou pas n’a pas d’importance, puisqu’à partir du moment où il y a le foetus, l’existence de l’individu est dans les tuyaux.
La loi Veil tranche et dit que la liberté de la femme prime sur le droit à la vie de l’individu. Il faut bien avoir conscience que c’est une décision qui peut convenir à des cas dramatiques, mais qui n’a pas à être prise comme un mépris systématique de la vie du foetus et un encouragement à l’eugénisme (avortement pour cause de trisomie, malformations...).
Si c’est ce n’est pas ça la pensée circulaire, je veux bien être pendu !
1-le fœtus est destiné à devenir un être humain —> indéniable (sauf si on considère qu’il l’est déjà)
2-tout être humain a le droit (positif) à la vie —> indéniable
3-conclusion : le foetus a le droit à la vie
3 découle de 1 et 2 (syllogisme), mais ni 1 ni 2 ne découlent de 3. Il ne s’agit donc nullement d’une « pensée circulaire ».
Avant d’aller chercher la corde, notez simplement que mon souci n’est pas du tout le droit à la vie, qu’il soit positif ou naturel. Je ne fais pas partie de ces illuminés modernes qui citent le droit à tout bout de champ (quand on n’est pas d’accord avec eux, par exemple, ils invoquent leur droit, qu’on ne leur a jamais ôté, à penser ce qu’ils pensent, et les plus extrêmistes d’entre eux réclament même le droit de mourir). Ce que je constate, c’est que nous sommes dans une civilisation qui a acquis du christianisme un certain respect pour la vie. Or cette valeur est incompatible avec le discours ramenant l’avortement à une simple opération de l’apendicite. Le droit des femmes à avorter peut être respecté, mais avec la gravité qui sied à cet acte. Notons que si nous étions dans l’empire romain antique, cette critique serait inopérante car l’avortement serait tout à fait compatible avec les valeurs de la société. En réalité, je ne me positionne pas d’un point de vue absolu pour argumenter (bien que j’ai mes convictions), mais du point de vue d’une société donnée. C’est une approche plutôt marxiste (eh oui !), qui nie par là tout droit naturel.