Bonjour Fergus,
Il est clair qu’une personne commettant un crime sous l’emprise d’une pulsion ne peut être considérée comme responsable au même titre qu’une personne préméditant son crime, et « ayant toute sa tête » au moment du passage à l’action. Je mets « ayant... » entre guillemets car je ne considère pas que l’on peut réellement avoir toute sa tête dans ce genre de circonstances, particulièrement si le crime est prémédité.
Cela dit, n’y a-t-il pas des signes avant coureurs à ce genre de pulsions ? Des signes qui doivent alerter ? Le sujet n’a pas pu basculer du jour au lendemain d’un état où il était sain d’esprit aux délires paranoïaques que vous évoquez. Il doit bien y avoir eu évolution de son état de santé mental.
Peut être n’était ce pas non plus la première fois que le sujet avait des pulsions, mais sans qu’elles le poussent pour autant à l’irréparable ? Alors, comment cela se fait-il que ces gens ne soient pas suivis, aidés médicalement parlant, dès les premiers signes de pulsions incontrôlables ? Comment quelqu’un peut-il également ressentir des pulsions sans s’inquiéter de son état de santé mentale ? La personne n’est-elle pas en tout cas responsable de ne pas s’être prise en charge ? La société n’est-elle pas responsable de ne pas avoir vu le problème avant qu’il ne devienne impossible à contrôler, de ne pas avoir été capable d’accompagner cette personne et lui proposer un traitement et un suivi ?
J’imagine qu’il doit bien y avoir des traitements pour ce type de pathologies ? Voire même des traitements médicamenteux ? On ne peut tout de même pas laisser quelqu’un dans cet état là, c’est le devoir de la société de l’aider.
Peut être ne sont-ils en effet pas responsables au moment où ils effectuent l’acte, et il est donc dans ce cas normal qu’ils ne soient pas traités de la même façon qu’un criminel « ordinaire », mais il n’en demeure pas moins qu’ils sont et restent dangereux pour autrui. Alors quand l’article 64 clame qu’il « N’Y A ni crime ni délit... » je trouve ça assez exagéré. Comment peut on dire qu’il n’y a eu ni crime ni délit ?? Si, si, il y a bel et bien EU un crime, car, qu’on le veuille ou non, une personne (au minimum) est bel et bien décédée de façon violente. Qu’on ne veuille pas ensuite considérer l’acte comme un crime est une autre histoire. Qu’on ne cherche pas ensuite à ce que la personne guérisse, qu’on ne mette pas tous les moyens pour aider cette personne, et toutes les autres atteintes du même problème, est une autre forme de crime à mon sens.
Combien de fois entend-on des récits de criminels non-responsables, qu’on a renvoyés chez eux sans le moindre suivi psychiatrique ?
Soyez sages, d’accord ? Ne recommencez plus, hein, c’est promis ?