Bonjour Fergus.
Merci pour ce très bon article qui nous donne à réfléchir.
Je crois que si les psychiatres et psychologues qui ont examiné Andy (car si le procès de ce jeune homme n’est pas l’objet de votre article, il en est quand même l’inspirateur) ne sont pas tous d’accord entre eux sur leurs conclusions, c’est parce qu’ils réagissent différemment à la forte pression mise sur eux par les médias, la « tendance » et surtout les représentants des victimes (plus les associations qui se pressent derrière).
S’agissant de dire qu’Andy a eu un coup de folie et qu’il souffre d’un trouble de la personnalité, les experts sont probablement unanimes là-dessus. Mais depuis que Sarkozy a pris l’habitude de surfer sur l’émotion provoquée par les faits divers les plus sordides et de s’en faire un tremplin populiste en affirmant que certains criminels sont un peu trop facilement déclarés irresponsables et qu’il faut quand même organiser leur procès pour satisfaire l’attente des victimes, les habitudes ont changé en matière de renvois devant les assises.
Le jugement d’un accusé, qui devrait normalement théâtraliser la punition d’une infraction par la société, est devenu une cérémonie au service des victimes, lesquelles occupent aujourd’hui bien souvent la place prépondérante des procès d’assises. Une telle dérive est, de l’avis de nombreux juristes, préjudiciable à la notion même de jugement. Mais bon, on la constate et les médias la reprennent à leur compte.
Les experts sont pris eux aussi dans cette mutation et certains d’entre eux préfèrent peut-être apparaître en phase avec « l’air du temps » plutôt que de risquer la réprobation d’une opinion publique acquise aux victimes.