Découvrir le Maroc hors sentiers battus est un enchantement doublé d’un choc révulsif.
Mon plus mauvais souvenir est le blocage de la libre circulation, quand le jeune roi soi disant réformateur vient faire son golf à Ouarzazate ou fait une descente dans son palais de Marrakech : interdiction de circuler à pied, en voiture ou en avion à des kilomètres à la ronde durant des heures (parlez-en à ce commandant de bord français et ses passagers empêchés durant 1H30 d’atterrir pour prétexte d’embarquement lascif du roi qui plus est dans un coin isolé de l’aéroport...).
Le choc d’une monarchie d’un autre âge, couplé au contraste différentiel entre modernité et concentration des richesses arabo-musulmanes d’un côté, quart-monde berbère de l’autre, ajouté à la discrimination évidente entre envahisseurs et indigènes, laisse un goût amer chez l’hôte de passage. Un tel écart serait inconcevable en France qui est passée par là à moment donné...
Certains se révoltent pour moins que cela, et il faut effectivement un pouvoir dictatorial pour entretenir un tel système.
Hélas pour les miséreux, pervertis par l’obole et les crayons des visiteurs occidentaux compatissants, ce n’est pas ce roi qui se complaît dans le luxe et les apparences qui va améliorer leur sort.
C’est à une autre échelle, la même problématique de croissance qu’en Chine.
L’égalité devant le progrès et le partage des nouvelles richesses, doivent-elles nécessairement passer par un totalitarisme déguisé et une révolution violente ? L’histoire bégaye que oui.
Bon courage aux résistants de bonne volonté...