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Commentaire de Gwendal JL

sur Le Sarko Show


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Gwendal JL (---.---.73.200) 7 février 2007 09:20

Voici me texte que j’ai proposé à Agoravox, mais quand je vois avec quelle rapidité celui de D. Artus a été mis en ligne (à croire qu’il était prêt d’avance), jre pense que le mien n’a aucune chance, c’est pourquoi je vous demande votre compréhension participative. Merci.  smiley

Ps. lettre ouverte également envoyée au Monde

Nicolas Sarkozy et la justice,

« vrai faux lapsus » et formulations qui interpellent, ou « Qui cède sur les mots cède sur les choses » (Lacan ?)

Lundi 5 février sur TF1, Nicolas Sarkozy répondait à un panel de citoyens sélectionnés pour l’interroger dans le cadre de la pré-campagne présidentielle.

A la 30 ème minute, une question au sujet de la création d’une haute autorité pour lutter contre la discrimination envers les homosexuels et autres minorités : « … est-ce que vous garantissez l’équité de cette haute autorité ? »"

Réponse de Nicolas Sarkozy : « je vous la garantis de la façon la plus formelle, et je vous dis une chose, pour des raisons qui m’appartiennent, ce thème de la discrimination est un thème qui me tient particulièrement à cœur... Je n’aime pas l’injustice. Je n’aime pas la justice (sic), et je ne laisserai à personne le monopole du combat de l’injustice. »"

Sur la confusion entre « l’injustice » et « la justice ». Ce qui provoque cet incident c’est le sentiment qu’a Nicolas Sarkozy d’avoir commis un lapsus. Ou plutôt le sentiment de s’être mis en danger ’quelque part’. En effet, il sait comme tout le monde que personne ne peut dire ni l’une ni l’autre des ces deux propositions, et il s’en rend bien compte. Mais pris par son discours, et paniqué par cette révélation, il ne sait plus laquelle est la moins mauvaise des deux propositions. Dans la crainte d’avoir prononcé la pire des deux et dans l’urgence de devoir l’effacer à tout prix, il tente de la neutraliser par la proposition inverse.

L’incongruité de la deuxième partie de la phrase (« je ne laisserai à personne le monopole, du combat de l’injustice ») est une tentative lamentable de s’en sortir et confirme que la pensée s’égare. En effet, il n’est nulle part question de laisser à quiconque le monopole du « combat de l’injustice », pas plus que la justice. D’autant qu’éventuellement, il s’agirait plutôt du « combat contre l’injustice » ou « combat de la Justice », et non pas « combat de l’injustice » comme il le dit dans sa confusion. Ici encore donc, un vrai faux lapsus.

Pour confirmation on se rappele que lors d’une interview télévisée d’avant le référendum du TCE, il avait dit : « je n’aime pas l’égalité, je préfère l’équité ». (interview (re)diffusée sur France 5 dans ’Arrêt sur images’ il y a quelques mois)

Nul ne peut nier que, dans l’abstrait, la seule équité concevable est l’égalité. Là encore, personne ne peut dire une chose pareille, et cette formulation aussi maladroite qu’irrecevable témoigne d’un égarement de la pensée sur ce sujet.

Je crois que l’on peut affirmer haut et fort ici que la justice pose problème à Nicolas Sarkozy qui de son propre aveu en a souffert au point de lui faire douter des institutions qui l’ont en charge ("je ne laisserai à personne le monopole ...).

Est-ce cela que l’on attend d’un président de la République ? Quelqu’un qui doute ainsi de la justice peut-il sans risque pour nos institutions, être ce chef suprême qu’il entend devenir ? C’est une question très grave pour l’indépendance de la justice et qui mérite d’être posée à tous les citoyens


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