Ce débat méthodologique est intéressant en cela qu’il tourne autour de la question : hypothèse, preuve et vérité.
Mais il relève chez la plupart d’une certaine vacuité dans la mesure où on ne conçoit la preuve que sur un mode positif. Une hypothèse ne vient ni avant ni après les indices mais se construit sur fond de débat sur la valeurs des hypothèses déjà émises et critiquées pour les soumettre à l’épreuve négative des indices et des sources (dont il convient de contrôler l’indépendance et l’authenticité par recoupement) contraires. Soit elles résistent mieux, soit elle résistent mieux bien à l’épreuve des faits et documents.
La construction de la vérité est toujours dialectique et est plus relative aux contre-preuves qu’aux preuves. Elle est donc elle-même historique, non pas parce qu’elle exprime une idéologie du moment, mais parce qu’elle exige en permanence de se confronter à ce qui peut l’infirmer : on ne peut rien définitivement prouver ; on ne peut que prouver qu’une théorie , ce qui veut dire un ensemble d’hypothèses connexes est cohérente et résiste mieux que tout autre à la réfutation par les éléments factuels et documentaires dont nous disposons ici et maintenant.
Il faut donc nous défaire dans nos débat de deux visions symétriquement fausses de la démarche rigoureuse : celle qui prétend valider une hypothèse préalable par la preuve et celle qui prétend partir de faits bruts pour élaborer comme par magie un théorie vraie.
Ces deux visions renvoient à l’idée d’une vérité-certitude intemporelle de nature métaphysique, voire religieuse, c’est pour cette fausse raison que le débat entre elles est stérile...