« Cela ne s’est pas fait, la question est donc un non-sens. »
J’avoue
ne pas suivre votre raisonnement. Voulez-vous dire que c’est seulement
pour défendre Aristote que l’Eglise s’est opposé à la science moderne ,
et parce que les autres civilisations n’avaient pas d’équivalent
d’Aristote à défendre qu’elle ne l’ont pas fait ??? Ce ne serait pas la
défense de la Genèse, de l’Eucharistie, de Josué arrêtant le Soleil, de
la conception de la vie qui seraient à l’origine de l’opposition de
l’Eglise à la science ?
Je ne comprends pas comment vous avez compris ça de moi. Je dis simplement de comparer ce qui est comparable. Si le progrès scientifique a rencontré de telles frictions au sein du monde chrétien, c’est peut-être parce qu’il a évolué dans ce monde-ci comme dans aucun autre. Rien ne dit que ce même genre de frictions n’auraient pas eu lieu si la science avait tenté un tel développement ailleurs. Mais comme c’est un conditionnel, ce n’est pas de l’histoire, et ça fait qu’on ne peut pas comparer.
Quant à moi je persiste à penser que si la science moderne, positive, est née ici, c’est justement grâce au monothéisme et à sa méfiance systématique envers tout ce qui relève de la magie ou de la superstition (alchimie, astrologie, nécromancie, tarot). Je dis que c’est parce que le clergé surveillait et condamnait toute pratique magique que les savants ont été obligés de développer une science positive, c’est-à-dire totalement décorrellée des considérations métaphysiques, spirituelles ou théologiques. Car toutes les autres sciences du monde païen (pour faire court) étaient mêlées de spiritualité et de métaphysique. Et, plus que son développement exponentiel (qui est la conséquence de ce que je vais dire par la suite), c’est cet aspect-là, positif, étranger à la métaphysique, qui caractérise le mieux la spécificité de la science qui est pratiquée aujourd’hui.
Je pense avoir exprimé un peu plus clairement ce que je pensais.