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Commentaire de Brieuc Le Fèvre

sur Vive le suffrage universel ! Entretien avec André Bellon


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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 20 novembre 2012 09:31

Houlà ! Quelques confusions !

Les magistrats tirés au sort étaient en général candidats à ces fonctions, car choisis parmi un « pool » tiré annuellement au sort parmi les personnes ayant fait acte de candidature au dit « pool ».

Ensuite, les poursuites pouvaient être déclenchées par tout citoyen, en son nom propre, contre tout magistrat, en son nom propre. La charge de la preuve revenait à l’accusateur, qui était aussi procureur (il demandait une peine pour l’accusé). Le Tribunal du Peuple, tiré au sort parmi un « pool » spécial de candidats au siège de jury, jugeait l’affaire en déclarant l’accusé coupable (il prenait alors la peine demandé par l’accusateur), ou innocent. Dans ce second cas, c’est l’accusateur qui se mangeait la peine réclamée. Autant dire qu’il valait mieux ne pas demander la peine capitale sans avoir du biscuit à présenter au Tribunal du Peuple !

Quant à l’ostracisme, c’était une procédure visant à exclure un individu de l’Assemblée, pour dangerosité supposée. Mais la personne ne pouvait être désignée à l’avance. Lorsque un citoyen proposait une mesure d’ostracisme, il ne déclarait pas contre qui. L’Assemblée votait pour savoir si elle engageait la procédure (autrement dit, si plus de la moitié des présents pensaient qu’au moins un individu était indésirable dans le rang). Si c’était le cas, chacun gravait le nom de la personne à ses yeux indésirable sur un tesson de poterie (en grec : ostracon) ; puis, si le nombre d’ostracon atteignaient un minimum légal, le compte était fait du nombre de répétitions de chaque nom. La personne le plus souvent désignée était « ostracisée », autrement dit interdite d’activité politique (mais pas d’activité économique, ni frappée de honte ou autre). Et cette personne, vu la procédure, pouvait très bien être celle-là même qui avait demandé la procédure...

Bref, un système assez complexe et bien pensé, qui plaçait systématiquement chaque citoyen et chaque magistrat face à ses responsabilités PERSONNELLES dans la marche de la Cité.

On ne peut pas vraiment en dire autant de nos élus d’aujourd’hui.


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