Quand une entreprise n’est pas du CAC
40, c’est-à-dire n’est pas inextricablement imbriquée dans la Finance,
elle dépend pourtant entièrement de la Finance ( qui se présente à elle
sous la forme des Banques) pour ce qui concerne ses investissements, et
encore de la Finance (sous la figure de ces grandes entreprises,
précisément) en aval car dans la plupart des cas cette entreprise est en
sous-traitance.
Un exemple : une exploitation agricole est confrontée en amont au bloc
financier de banques et à d’énormes monopoles de production des engrais,
des pesticides et des OGM dont Monsanto est l’exemple le plus frappant.
Et, en aval, elle est face aux chaînes de distribution et grandes surfaces.
Par ce double contrôle, son autonomie et ses revenus se réduisent toujours plus.
C’est ce double contrôle qui assure aux monopoles une rente prélevée sur le bénéfice total du capital obtenu par l’exploitation de travail.
La maximalisation de cette rente concentre les revenus et les fortunes dans les mains d’une petite élite au détriment des salaires, mais aussi des bénéfices du capital non monopolistique.
D’où cette constatation : il y a capitalisme et capitalisme. Les
servants du second ne pouvant guère se targuer que d’être en quelque
sorte les fermiers de l’autre.
Le grand capital est devenu parasitaire, ce qui se constate aussi sur la question des dettes souveraines, qui est un autre moyen confortable pour lui de s’assurer la rente.
La France a le double lacet passé autour du cou, et les Gouvernements,
qu’il fût brutal ou qu’il soit lénifiant, sont les bourreaux qui le
serrent.
Allez demander avec cela à son peuple d’être révolutionnaire, quand il ne peut plus respirer qu’à peine !
Cette asphyxie s’explique aussi par le fait qu’il n’est guère
vraisemblable que la politique des dirigeants européens, en premier lieu
allemands, soit le fruit d’une erreur.
La Grèce est le champ d’expérience (comme l’Espagne le fut pour les
armes Nazis) qui ouvre des perspectives sur ce que l’Union européenne
entend faire de ses travailleurs : des masses désocialisées, réduites à
la misère, en compétition avec celles des pays les plus déshérités de la
planète.
L’idéal, à terme, étant la prospérité de la race des surhommes qui tiennent tout et la masse, énorme, des bons à rien.
C’est le retournement ironique d’une sombre histoire.
Pour élargir : http://www.legrandsoir.info/le-capi...