Je lis dans ce texte : " ... si l’enfant peut être heurté par la vue ou la découverte de
la sexualité de ses parents homosexuels, il le sera tout autant,
d’après un certain Freud, de la découverte, chez les hétéros, de cet
« acte primitif » qui a foutu en l’air bien des vies.«
Je crois que cet argument relève de ce qui s’appelle »se prévaloir de sa turpitude« .
Contrairement, ou pareillement, à Michel Serres, Freud ne disait pas que des choses sensées. Mais surtout, Freud ne parlait pas de, je cite »acte primitif« , mais de »scène primitive". Et cela fait une énorme différence : La formule de Freud renvoie à l’expérience personnelle et au traumatisme qu’elle peut causer ; ou pas ; la formule d’Ariane a Walter renvoie à une loi de la nature, qui serait donc susceptible de causer un traumatisme universel. Ce qui n’est pas, évidemment.
Quelle différence, l’enfant est-il sensé ’voir’ entre un gros câlin et ce qu’il imagine de ce que font ses parents et discrètement sous la couette ?
Ce n’est pas ce que l’enfant voit qui pose problème, puisque l’enfant n’est pas censé voir quelque chose, mais le sens que cela a pour lui, si d’aventure il est amené à s’interroger. Dans un cas, cet acte renvoie à la procréation, et donc à la génitalité ; dans l’autre, non.
Et dès lors qu’on accepte le mariage homosexuel, il n’y a plus de différence symbolique entre le câlin que se font papa et papa, ou maman et maman ; avec le câlin des enfants.
Sans aller jusqu’à dire comme l’autre âne, que le mariage homosexuel est la porte ouverte à l’inceste, puisque l’on est loin du viol d’enfants par ascendants, il faut reconnaitre que le domaine du symbolique est furieusement agressé.